Je n'attendais pas grand chose de ce roman. Je savais que c'était un classique mais, pour je ne sais quelle raison, je pensais qu'il était surcoté. Après tout, quand on a l'habitude d'entendre qu'une oeuvre est un classique de la littérature et qu'on en entend parler depuis des années, on finit par s'y habituer et à ne plus y trouver d'originalité, voire de saveur.
Et pourtant, la lecture de Don Quichotte m'a surpris. Outre le fait que les récits soient majoritairement drôles et loufoques, il y a quelque chose derrière que je ne soupçonnais pas. Don Quichotte n'est pas vraiment un fou, c'est un idéaliste. Ce livre nous montre que la frontière est souvent fine entre les deux car il fait beaucoup plus de mal que de bien autour de lui, malgré son rêve d'être un chevalier servant.
Bien souvent, Don Quichotte déforme la réalité pour qu'elle corresponde au monde qui le fascine et qu'il a lu dans ses romans de chevalerie. Parfois, c'est la réalité et les personnages même qui, par peur, ou par amusement, jouent le jeu et confortent ce squelette en armure dans son rêve.
Ses histoires sont racontées dans toute l'Espagne et il devient très célèbre, sans doute plus par moquerie malgré quelques admirateurs.
Finalement, Don Quichotte se rendra compte, au bord de la mort, de son erreur et du tort qu'il a causé. Le retour à la raison lui redonne l'admiration réelle de tous.
Il brava l’univers entier, fut l’épouvantail et le croque-mitaine du
monde ; en telle conjoncture, que ce qui assura sa félicité, ce fut de
mourir sage et d’avoir vécu fou.
Ce livre est particulièrement utile aujourd'hui de par son discours sur l'idéalisme d'un bon nombre de personnes, de tous bords politiques, qui croient avoir compris le monde en lisant deux ou trois bouquins ou, plus largement, en se basant sur leur propre expérience pour généraliser. "J'ai vu ça, donc le monde est comme ça."
A lire vraiment, mais surtout à comprendre.