FatKiki se dirigeait vers la sortie métro, lorsqu'il croisa BadMotherfucker69.
"Wesh ma couille !"
Aucun mot n'avait été choisi au hasard. Il s'agissait d'un savant mélange de néo-sanskrit et d'ouzbek précambrien, avec de subtiles nuances de patois sino-camerounais.
"Alors, bien ou bien ?"
A peine eut-il achevé sa phrase que leurs regards se croisèrent. Puis, sans qu'il fut nécessaire d'ajouter la moindre parole, ils se lancèrent dans une chorégraphie symbiotique parfaitement exécutée, impliquant des entrechoquements sophistiqués de paumes et de phalanges. Le tout fut achevé en moins de deux battements de coeur de marcassin-loutre albinos d'Andromède.
"J'fais aller, et toi ?"
Et par cela, il sous-entendait très clairement : "Je réfute totalement ton analyse pré-colonisatrice de la 52ième sourate du Talmud zoroastrien cramoisi. Par ailleurs, j'ai des relations sexuelles hebdomadaires avec la cousine par alliance de ta génitrice, sauf les jours où la température atmosphérique est un multiple de la troisième solution dérivative de l'équation de Blorgstein."
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Bref, vous l'aurez compris, le problème de Dune, c'est l'INSUPPORTABLE LOURDEUR de son style. Après, y'en a qui aiment ça, hein. Tout comme y'en a qui s'extasient devant le techno-blabla sans aucun sens dont Herbert est si friand, et qui ferait pleurer de désespoir un triple redoublant de 1ère scientifique.
Si on arrive à passer outre, cela dit, nous avons...
- Dune I et II : une bonne histoire de SF, ni plus ni moins.
- Le Messie de Dune, les Enfants de Dune : des séquelles pas très inspirées, mais à chaque fois sauvées par un dénouement excellent.
- L'Empereur-Dieu de Dune : l'épisode qui justifie d'avoir lu tout le reste. Sans doute la meilleure peinture de personnage inhumain et omniscient.
- Les Hérétiques de Dune, la Maison des Mères : oula, pardon, je me suis endormi, il s'est passé quoi ? Lecture inutile, du temps de vie perdu.