Elliot du Néant par Nanash
J'ai voulu faire mon malin, j'ai suivi les nombreux avis de mes éclaireurs, j'ai lu "Elliot du Néant" et je n'ai pas accroché.
Faute de compréhension c'est plutôt mon sentiment face au texte qui me sert de base à cette critique. Pour être honnête, je n'ai pas été transporté d'allégresse lors de ma lecture, j'étais pourtant très emballé par le thème que j'avais cru comprendre du roman. Comment un personnage disparaît pour devenir le maître du royaume du néant, comment Elliot ce vieillard considéré par certains comme un attardé s'émancipe dans un espace qui n'est pas le nôtre. Mais attention, le néant n'est pas le rien, le néant tel qu'il est décrit par David Calvo, c'est l'interstice entre toutes choses. On pourrait l'observer partout si on savait le voir comme le héros du roman, autour des silhouettes, à l'intersection de deux murs...
Pour ceux qui ont lu le livre, pour les autres la suite va paraître franchement nébuleuse, j'ai beaucoup apprécié l'ambiance de plusieurs passages notamment dans la cabane avec le morse et son frère macareux. Les discussions avec le morse m'ont parues beaucoup plus censées que n'importe laquelle des situations se déroulant dans le monde "réel". Et les tortues ! Excellentes respirations amusantes et légères dans un tout un peu pesant.
J'avais pourtant lu plusieurs critiques de l'oeuvre avant de m'y lancer et je pense très simplement que je ne suis pas capable de me laisser embarquer suffisamment pour à apprécier ce bouquin, mon côté cartésien pourtant pas mal émoussé par d'autres lectures est sans doute trop prégnant. Sans cette "assise" terre-à-terre, il m'a été impossible d'apprécier ce roman. (Mais j'y pense, pourquoi ai-je autant aimé Vurt et Pollen de Jeff Noon dans ce cas ? J'imagine que l'ancrage dans la réalité est plus facilement perceptible dans ces deux romans).
Porté par un style "érudit" (je n'ai pas trouvé de terme plus approprié) quelques tournures de phrase et certains mots tombent à plat. Je n'ai pas d'exemple sous la main, mais certains choix de vocabulaire m'ont sauté aux yeux telles des tâches grossières dans un phrasé qui est visiblement ciselé avec soin. La question étant qu'au vu du soin apporté par l'auteur à tout niveaux, il semble peu probable que ces moments d'égarements soient fortuits.
Entre mes manques de références et de culture littéraire classique, j'ai l'impression d'avoir eu entre les mains un bel objet éthéré étrange au lieu d'un roman. Peut-être tout simplement pas pour moi: 6/10 (difficile de donner une note)