Eragon
6.5
Eragon

livre de Christopher Paolini (2003)

Et si Tolkien avait été un boutonneux sans talent ?

Parce que ce truc est vraiment, mais alors, vraiment pas bon. Pour illustrer ce propos, on va commencer par le situer par rapport à une autre oeuvre qui s'adresse au même public (bonjour je voudrais qu'on me vende du rêve un peu con parce que j'ai la flemme de lire un truc un peu mieux foutu).

Eragon, c'est tous les défauts d'Harry Potter (scénario nul, écrit avec les pieds, grosses ficelles consternantes, personnages boring pour les 3/4) sans les qualités (enfin, LA qualité, l'univers sympa).

L'univers d'Eragon n'est rien de plus qu'un énième copié-collé complètement insipide de ce que Tolkien a pu faire auparavant (sauf que lui il appelle les orques des URGALS, I see what you did there), en se permettant en plus de saupoudrer des dragons partout (qui sont déjà les créatures fantastiques les plus énervantes de toutes à cause de leur usage surdimensionné dans ce style de littérature), et en changeant les noms, mais c'est toujours un peu pareil quoi...

Des Elfes qui vivent dans la forêt, les nains qui vivent dans la montagne, des humains cons comme des manches qui comprennent rien à personne, tous les éléments classiques sont réunis.

Le pitch ? Y'a un mec, il est pas sympa, il a tué tous les gens qui étaient copain avec des dragons pour que les dragons soient que ses copains à lui et en plus il est méchant avec les gens en général. Donc y'a des gens, ils veulent lui casser la figure.

Caricature mise à part, y'a rien d'anormal jusqu'ici. Traditionnel manichéisme typiquement Heroic Fantasy, bon, tant pis, ça sert le côté épique, à la Star Wars ou LOTR.

Le personnage principal, Eragon donc, est un putain de Mary Sue absolument consternant. Le petit Christopher devait très certainement se tourner vers ce lui-même imaginaire quand Jason lui pétait la gueule.

Comment le décrire plus en amont ? Eragon est un adolescent banal (mais avec un nom trop d4rk) qui ne fait rien de sa vie à part être un fermier merdique (un peu comme le petit Christopher sauf la partie sur la ferme) dont tout le monde se fout plus ou moins parce que c'est un sale orphelin tout pourri.

Un jour, il trouve un oeuf, et il devient dieu. Y'a des trucs entre deux (comme une amourette niaise, longue et gerbante de superficialité pendant 4 bouquins quand même), mais c'est à peu près ça. Evidemment, le petit Eragon est très doué et progresse d'une façon fulgurante, alors qu'en lisant les premières pages, n'importe qui estimerait son quotient intellectuel à moins de 60.

Faut dire qu'il est formé par un bon, le gars Brom. Brom est le vieux maître typique. Il est con, chiant, moralisateur à souhait, on veut lui crever les yeux pendant tout le bouquin. Et puis bon, même s'il est puissant quand même, on voit bien qu'il ne rêve que de sucer ce tout-puissant Eragon qui le surpassera de toutes façons obligatoirement de minimum 3 millards d'unités de puissance dbz.

Et son dragon alors à machin ? Prénommé avec bon goût "Saphira", c'est un sidekick classique. Parce qu'on a beau nous casser les couilles avec "les dragons sont des êtres incroyables", être encore plus con que le personnage principal, ça fait mal. C'est dudit dragon que viendront la plupart des tentatives pitoyables de comical relief (mais qui feront peut-être rire votre fils handicapé mental, vous pouvez essayer).

Autrement, c'est rien de plus, niveau développement, qu'un gros cheval à écailles nationaliste (oui, je maintiens ce terme, lisez le bouquin) qui crache du feu. Ses pensées sont inintéressantes, on aurait su gré à Christopher de nous les épargner.

Je conclus cette envolée fantastique sur les personnages par Murtagh, parce qu'il le mérite quand même. C'est le seul personnage à peu près correct de l'oeuvre, un miracle tant le reste a tendance a tout tirer vers le bas. Son histoire est un peu pathos, mais bon, on lui pardonnera, étant donné, et je n'en dis pas plus, le développement nettement moins chiant et entendu auquel il va avoir droit. C'est pas non plus subtil des masses, mais c'est efficace.

Les personnages secondaires ne sont pas SI mauvais pour la plupart d'ailleurs. Certains s'en sortent honorablement (les Vardens, Roran).

C'est juste que ben... Quand un bouquin est centré sur un personnage minable, ça le fait pas trop quoi. Surtout quand vous savez que ce personnage (dont vous souhaitez la mort ardemment) va de toutes façons devenir le Gogeta du bouquin.

Vous l'aurez compris, "Eragon", n'est pas bon. Je devrais voir le film d'ailleurs moi, on m'a dit qu'il était encore plus drôle...
Solf
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le 28 nov. 2011

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Solf

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