Dépressifs, abstenez-vous! Ou bien ce film vous aiderait peut-être à aller mieux, adhérant avec lui à la communauté de dépressifs lucides.
Quoique.... Cette longue et tellement juste réflexion sur notre société de consommation, liberaliste, où les hommes obéissent sans réfléchir à des codes dictés par cette société de consommation, se termine (je vais spolier), par une valse pendant laquelle notre héros finit par échanger un sourire avec sa partenaire, comme un début de jouissance à vivre naissante. Très existentialiste, très visionnaire. Houellebecq, en somme. Philippe Harel et José Garcia sont extraordinaires, justes, attachants, touchants, l'un cynique et déprimé, l'autre plein d'espoir, mais déprimé aussi et tous deux à la recherche de ce bonheur après lequel nous courrons tous.
Ces soirs de Noël seuls tandis que tous ou presque sont en famille autour de la dinde, ces déplacements en province dans ces chaînes d'hôtels à manger un truc sous plastique dans sa chambre, lassés de ces restaurants self-service, ces boîtes de nuit à la recherche d'une rencontre improbable, ces supermarchés qui formatent vos désirs, tous ces objets de consommation à ne plus savoir lequel choisir, lequel est bon pour soi, à les vouloir tous, comme à n'en vouloir aucun etc.... Jouissif de justesse et de lucidité

Motema95
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le 6 févr. 2017

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