Lu hier, rapidement.

Premier constat : se lit vite, les chapitres s'enchaînent à bonne vitesse, aucun problème de rythme, au contraire.
Les rapprochements avec Easton Ellis (justement dans le rythme, et un peu le style, le fond) se font progressivement, même si je n'ai lu que American Psycho, et encore je ne l'ai pas fini...

C'est bien écrit. J'aime les désenchantés, Houellebecq en est un.
Mais il manque quelque chose pour que ce livre soit un grand livre.
Ce n'est pas mauvais, mais ce n'est pas grandiose non plus.
J'ai préféré "La poursuite du bonheur", recueil de poèmes qui se lit également vite, mais qui va à l'essentiel, d'une autre façon. L'avantage de la poésie. Moins de blabla pour arriver au fond.

Les 2/3 du livre auraient suffit. Je trouve que le dernier tiers patauge un peu. On ne comprend pas trop où l'auteur veut en venir, si tant est qu'il veut en venir quelque part ? Il se perd dans une anecdote-couteau peu utile.
Dépeindre le vide, il sait le faire, oui.

Mais le problème finalement de dépeindre le vide, c'est qu'il en reste ce vide...

Le plaisir de lecture était là cependant, lecture aisée, quelques belles tournures, il sait écrire, un style froid et parfois quelques secousses amusées qui raniment un peu le lecteur...

Mais après ce constat du vide, un manque de fond...un peu comme un film de Tarantino, c'est bien joli mais on n'en retient pas grand chose.

Après, peut-être est-ce moi qui n'ai pas suffisamment saisi certaines subtilités, certaines pensées, certains sujets ?
Je ne sais pas, ce n'est que mon avis que je délivre ici.

Un livre donc contemporain, qui ne manque pas d'une forme agréable, mais qui manque d'un fond absolument.

Rien de nouveau sous le soleil, donc...je vais tout de même insister du côté de ses poèmes, que je vous recommande si vous également partagez ce sentiment de vacuité de l'auteur, de manque de sens, d'ennui, d'immobilité...La poursuite du bonheur, est, je pense, une bonne introduction pour les curieux du Houellebecq.

Extension du domaine de la lutte : pas mauvais, pas nécessaire non plus. Une lecture pas désagréable. Pas très agréable non plus. Tiède +, voilà.
ThibaudDeltrieu
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le 12 janv. 2014

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ThibaudDeltrieu

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