Ca promet, oh oui, ça promet...J'en ai achevé la lecture avec la quasi-certitude que ce premier opus n'est qu'un avant goût de la saga. Je vais filer chez mon librairie me procurer la suite dès que j'aurai un moment et je crois que le début de l'été sera galactique.


Car le propos est galactique, puisque qu'Asimov nous propose une immense fresque, s'étalant sur des siècles (déjà deux pour ce premier tome) et mettant en jeu des milliers (peut-être même plus) de planètes, sur lesquelles la civilisation humaine a étendu son Empire : nous sommes au treizième millénaire. L'enjeu n'est ni plus ni moins que de la sauver; et pour cela, un psycho-historien a mis en quelque sorte le futur en équations, et va créer une Fondation, censée enclencher mécaniquement une série d'événements qui permettraient de réduire l'âge des ténèbres qu'entrainera la chute - inévitable - de l'Empire à un seul petit millénaire, une broutille quoi.


Dans un univers de SF ultra-classique et tellement kitsch (les premières nouvelles de Fondation ont été écrites dans les années 40), à base de systèmes solaires, de vaisseaux spatiaux, de champs de force et d'énergie atomique, Asimov se livre à de malicieuses réflexions historiques sur l'exercice du pouvoir, le libre-échange et l'appât du gain, l'obscurantisme religieux, la manipulation des masses, bref la grandeur et la décadence des civilisations tout simplement. Très fort, quant on mesure à quel point certains passages sont actuels.


Allez, je ne résiste pas j'en cite un qui m'a particulièrement plu :
"L'échec de mon projet qui se proposait d'atténuer les effets du désastre convaincra les gens que l'avenir n'a rien à leur apporter. Ils songent déjà avec envie à la vie que menaient leurs grands-parents. Ils ne vont pas tarder à comprendre que la stagnation économique et les révolutions politique deviendront leur lot quotidien. Ils vont estimer que seul compte ce dont chacun peut profiter dans l'instant présent. Les ambitieux ne voudront plus attendre et pas davantage les gens sans scrupule. La moindre de leur action contribuera à précipiter le déclin des mondes habités".


Bien vu, Mr Asimov.

Marcus31
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lu en 2017

Créée

le 28 mai 2017

Critique lue 872 fois

5 j'aime

1 commentaire

Marcus31

Écrit par

Critique lue 872 fois

5
1

D'autres avis sur Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 1

Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 1
Ico
9

- Un roman sur plusieurs siècles ? - Tu vas voir, tu vas adorer

Ah. La première critique – dont vous excuserez le style, je prends mes marques. Ça a commencé par un clic: une « envie de lire ». Et puis un samedi après-midi, un pique-nique. En compagnie du...

Par

le 31 juil. 2013

40 j'aime

9

Du même critique

Papy fait de la résistance
Marcus31
10

Ach, ce robinet me résiste...che vais le mater

Ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est l'extrême jubilation avec laquelle les acteurs semblent jouer leur rôle. Du coup, ils sont (presque) tous très bons et ils donnent véritablement...

le 2 sept. 2015

35 j'aime

5

Histoire de ta bêtise
Marcus31
10

A working class hero is something to be

Un pamphlet au vitriol contre une certaine bourgeoisie moderne, ouverte, progressiste, cultivée. Ou du moins qui se voit et s'affiche comme telle. On peut être d'accord ou non avec Bégaudeau, mais...

le 15 avr. 2019

32 j'aime

7

Madres paralelas
Marcus31
5

Qu'elle est loin, la Movida

Pedro Almodovar a 72 ans et il me semble qu'il soit désormais devenu une sorte de notable. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité, ça reste un réalisateur immense, de par ses films des années 80 et du...

le 14 déc. 2021

25 j'aime