Quand une oeuvre culte ne déçoit pas
Avant d'attaquer Le Cycle de Fondation, j'étais pris d'une grande appréhension. Fondation fait partie de ces œuvres cultes que tout le monde ne manque pas de citer en parlant de sa grosse bibliothèque. Fondation fait partie de ces œuvres qui ont réputation d'avoir apportés énormément à leur genre. Bref, quand on commence Fondation on l'attend au tournant.
On en attend d'ailleurs tellement de ce genre de livre que le résultat est souvent le même : la déception. Force est de constater que dans mon cas, Fondation est l'exception qui confirme la règle...
Première claque en commençant la lecture : la facilité de lecture. Vu la date de parution du livre, je m'attendais à un style un peu lourd, archaïque mais il n'en est rien. C'est fluide, ça se lit pour ainsi dire tout seul.
Il faut dire que la structure du livre aide. Suivant l'évolution d'une organisation du nom de fondation, le lecteur est amené à suivre une histoire s'étendant sur des siècles. Ce choix permet d'avoir constamment des événements intéressants à se mettre sous la dent puisque vous vous doutez que sur une centaine d'année, par exemple, on ne s'attarde que sur les points d'intérêt. D'ailleurs, il n'y a pas de héros à proprement parler dans Fondation. L'ombre du créateur de l'organisation, Hari Seldon, a beau planer en permanence tout au long du livre il n'est pas pour autant un réel personnage principal. On se retrouve projeté d'un personnage à un autre, d'une époque à une autre : cela conjugue le dynamisme d'une nouvelle tout en gardant un récit sur le long terme assuré par l'omniprésence de la Fondation.
En plus de cette particularité, Fondation se paye le luxe d'avoir un univers profond et intéressant. Univers où la connaissance se perd, doucement mais sûrement, ou bien nombre de sciences ont été réduites à la simple exploration d'ouvrages écrits il y a des centaines d'années.
Enfin, ce qui fait pour moi de Fondation un livre incroyable, c'est aussi le fait que ce soit une oeuvre "intelligente".
Jeux politiques et instrumentalisation de la religion et du commerce sont au programme. L'usage de l'économie ou de la foi pour étendre son influence, et donc son pouvoir, est quelque chose d'omniprésent dans notre société actuelle. Et pourtant, je n'ai jamais vu ce sujet aussi bien traité que dans Fondation, un livre datant de 1951.
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