Gagner la guerre par chevreuil
Je ne me croyais plus capable de lire un bouquin de 700 pages aussi rapidement, mais il faut croire que "Gagner la guerre" n'est pas un livre comme les autres.
Jaworski nous ballade à travers son Vieux Royaume, un univers dont la richesse est entrevue dans le recueil de nouvelles "Janua Vera" , inspiré de la Renaissance et du Haut Moyen Age. L'histoire est ici centrée sur la cité état de Ciudalia, en guerre contre l'empire Ressinien et théâtre de complots politiques et de coup tordus en tout genre. L'intrigue est très dense mais menée d'une main de maître d'un bout à l'autre, pas moyen de s'ennuyer. Et surtout Jaworski est un amoureux de la langue médiévale, les pages sont pleines de ces expressions fleuries, parfois désuètes, mais qui "font vrai" et donnent un charme fou au texte.
Le protagoniste principal est Benvenuto Gesufal, assassin de formation et canaille de premier ordre, sans foi ni loi mais diablement attachant. Amateurs de héros à la morale d'acier et aux faits d'armes chevaleresques passez votre chemin : Benvenuto est plutôt du genre à zigouiller veuves et orphelins si ça lui permet de sauver sa peau, avec un humour aussi ravageur que ses coups de surin.
Ce roman comporte plusieurs références à "Janua Vera" que l'on se plaît à dénicher au fil des pages. Et s'il n'est pas indispensable de comprendre ces références pour profiter pleinement de l'intrigue je conseille tout de même de le lire avant "Gagner la guerre", pour vous mettre en bouche et pour le plaisir de saisir ces petits clins d'oeil semés ici ou là.
Pas besoin d'être fan de fantasy pour tomber amoureux de ce livre, il suffit d'aimer les belles histoire.
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