L'histoire d'Henry Rollins est assez surprenante. En effet, avant de devenir le leader de Black Flag, Rollins nous raconte ici comment il a découvert le groupe et comment il en est devenu fan, alors qu'il n'était qu'un simple vendeur de glaces chez Häagen-Dazs. Un jour, en plein concert, le chanteur Dez Cadena lui tend le micro et l'invite à chanter le titre "Clocked In" avec le groupe. Il les rejoindra officiellement peu de temps après, à l'été 1981. Ensemble, ils enregistreront six albums jusqu'à ce que Black Flag se sépare à l'été 1986. C'est durant cette période qu'il commence la rédaction d'un journal intime qu'il nous livre ici...
Le compte-rendu de Rollins est assez brutal. Il nous parle entres autres de la violence des concerts, des crachats, des bouteilles d'urine, de la brutalité policière, des problèmes avec les maisons de disques (notamment MCA qui a refusé de sortir Damaged à cause d'un contenu "anti-parental"), des mauvaises critiques... Mais aussi des nuits passées à dormir par terre, de la faim, de la solitude, des changements dans le groupe, de ses débuts dans le milieu du "spoken word", de sa haine des journalistes ainsi que des policiers, des tournées interminables (allant jusqu'à jouer 93 concerts en 104 jours), etc... A noter aussi, de nombreux passages sympathiques sur son amitié virile avec Nick Cave ainsi que pour Ian MacKaye (de Minor Threat et Fugazi, entres autres).
De nombreuses pages sont écrits dans une cabane (notamment les deux dernières années) ou Rollins s'isolait du reste du monde, période où il deviendra particulièrement misanthrope. Le style est brut, parfois violent, mais il faut avouer que ça colle parfaitement au récit. L'histoire de Black Flag nous est contée dans l'ordre chronologique, concert par concert. Les membres du groupe ne sont pas épargnés.
Sur sa route il croisera de nombreux artistes pour qui il avait le plus grand respect, dont The Damned, Misfits, Flipper, Dead Kennedys, Bad Brains, Ramones, UK Subs, Minutemen, Hüsker Dü et Saint Vitus. D'autres groupes seront égratignés à plusieurs reprises par l'auteur, dont The Exploited (et son public de "skinheads attarés", Venom (Black Flag fit la première partie du groupe et passa le reste du concert à se foutre de leur gueule) et Chelsea, sans parler de nombreux groupes punks oubliés par l'histoire.
Bien que "Get In The Van" soit une véritable bible pour les fans de Black Flag, le livre reste accessible et agréable à lire pour tous, notamment grâce à de nombreuses images d'archive et flyers particulièrement bien placés.
<< At this moment we hit an incredible low. We are hated. We are covered with spit and piss. Life sucks. >>
TonyBandini
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le 1 oct. 2014

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