Harlem quartet par Elsiya

Je suis tombée sur ce livre dans la bibliothèque de ma mère, à l'époque où je commençais à m'intéresser au gospel et aux différences sociales. J'ai eu du mal à le finir. Non pas qu'il soit difficile. Non. Je ne voulais pas quitter les personnages, les laisser s'effacer, devenir des souvenirs.
Le Gospel, la chaleur des voix, c'est un roman d'une chaleur enivrante, qui m'a plongé dans une transe telle que je l'ai lu la première fois en une nuit.
J'y reviens souvent, je relis les angoisses et les dualités, la souffrance dissimulée des personnages. Montrer avec pudeur et pointer secrètement du doigt certaines failles bien humaines, les travers dans lesquels il est facile de trébucher, c'est ce que j'aime dans ce livre, en dehors de l'histoire, du contexte et des personnages.
Je n'ai pu lire les deux dernières pages de l'exemplaire écornée de ma mère qu'à la troisième lecture.
Et mon exemplaire est, lui aussi, bien abîmé par les relectures.
Superbe.