Je ferai très court.
J'ai trouvé ça mauvais. Je peine à croire que les auteurs du texte aient été adoubés par Rowling. Et encore plus qu'elle y ait participé.
Ce texte n'a absolument aucun intérêt à être publié en tant que texte. On dirait une de ces innombrables fanfictions, un peu mieux écrites. Ce n'est pas un bon récit, ni même un récit. Peut-être que voir l*'Enfant Maudit* au théâtre est une expérience incroyable. Peut-être. Mais le livre en tant que tel, je l'ai trouvé tellement décevant.
Déjà, le postulat de base. Avec son épilogue à HP7 ("19 ans plus tard"), Rowling s'est attiré pas mal de critiques. On lui a reproché un happy ending un peu mièvre, assez niais et franchement dispensable. Même si rien de tout ça n'est faux, il a bien fallu se rendre à l'évidence que l'auteure avait choisi de terminer sa monstrueuse et incroyable saga comme ça, et respecter ce choix.
Sauf que le "huitième livre" comme tout le monde l'appelle, désactive absolument tout ce qu'avait achevé cette fin ! Les paroles réconfortantes de Harry à son fils Albus sonnent creux, et pas qu'un peu. Ce monde parfait est bouleversé par des problèmes qui semblent venir de nulle part. La thématique du retour dans le temps est assez symptomatique du problème : on régresse, on aborde toujours les mêmes thèmes, on en revient toujours aux mêmes personnages, on n'arrive pas à se séparer des thématiques "archétypales". Quant à l'enjeu, mon dieu... Il est presque drôle tellement il sort de nulle part et n'a aucun fondement. C'est pas vraiment un spoil mais bon :
"The spare", comme disait Voldemort, est devenu le pilier central du scénario. Id est : 20 berges plus tard, ce gros con d'Amos continue de harceler Potter car il est responsable de la mort de son BG de fils. Et le rejeton du Survivant voit comme un devoir de sauver Diggory, au risque de foutre en l'air l'espace, le temps et le monde des sorciers dans son ensemble.
La raison ? "Laver un peu du sang qu'a mon père sur les mains", déclarera, avec un lyrisme si poignant, le fils Potter. Tiens, justement, parlons-en. Le personnage d'Albus Severus est quant à lui insupportable, ni plus ni moins. Il est geignard, incohérent, complètement écervelé et égocentrique. Son meilleur ami, Scorpius, mériterait clairement un peu plus d'attention. Son ironie permanente, ses talents de magie et son mélange d'humilité et de clairvoyance devraient le hisser au rang de personnage principal, assez largement.
Malgré quelques idées un peu originales sur la fin (vers le dernier tiers du texte), HP "8" n'est pas à lire. Il est à voir sur scène, éventuellement, pour s'empreindre du jeu des acteurs et profiter des effets spéciaux (qui sont nombreux sur le papier et qui, s'ils sont bien faits, doivent sûrement claquer).
En somme, une déception pour un fan de la saga, qui n'est pas du tout fermé d'esprit concernant l'univers HP : j'attends avec impatience les Animaux Fantastiques de David Yates, qui a fait un gros travail d'adaptation et de compréhension de l'oeuvre originales dans les 4 derniers films. Simplement, L'Enfant Maudit fait soit un gros pas en arrière, soit un tour sur soi-même. Mais certainement pas un pas en avant.