L'amour conjugal catholique : insertion de Humanae Vitae dans la théologie du corps

En 1968, 3 ans après la fin du concile œcuménique Vatican II, Paul VI publie Humane Vitae encyclique traitant de la régulation des naissances et du mariage.
Le texte vise principalement à exprimer le point de vue de l'Eglise sur la question de la contraception chimique qui devient disponible à partir des années 1960.

50 ans plus tard, Mgr Aupetit, médecin généraliste de formation et actuellement archevêque (double casquette idéale) revient sur le texte qui avait été parfois mal accueillis et parfois mal compris, il y a un peu de quoi, par une partie du monde et une partie des catholiques de ce temps.
Le texte de l'encyclique était court, dense, presque légaliste. La conclusion est relativement claire (la contraception chimique n'est pas le moyen de régulation des naissances que propose l'Eglise). Le pourquoi, est abordé mais peu développé, les subtilités de l'utilisation pleinement juste des méthodes de régulations naturelles, proposées comme chemin préférentiel dans l'encyclique quasiment impossible à saisir avec juste l'encyclique sans explications ou sources complémentaires.
De mon point de vue, il est peu étonnant qu'un texte proposant une exigence importante aux couples catholiques sans mise en perspective plus profonde du sens de celle-ci ait suscité une certaine incompréhension, d'autant qu'un certains nombres de catholiques présentaient que le contenu du texte serait bien différent.

Dans une première partie, Mgr Aupetit revient sur des fondamentaux de la théologie du mariage et de la sexualité, et suit en fil rouge l'introduction du Pape Saint Jean-Paul II sur la théologie du corps (enseignée de 1979 à 1984), notamment en repartant des trois premiers chapitres de la Genèse (la création du monde, des animaux, de l'homme et de la femme). Chapitres que Saint Jean-Paul II demandait à ses collaborateurs de lire chaque jour. Première chose, le message de l'Eglise sur la contraception ne se comprends pas hors du message de l'Eglise : unité de la personne entre corps, esprit et âme, la sexualité est l'expression charnel de l'amour humain, chacun est donc capable de maitriser son désir sexuel pour l'amener à cette humanisation complète, pour amener la sexualité moins vers une conquête et plus vers un don de soi. Et surtout l'être humain ne trouve son plein accomplissement qu'en se donnant pleinement, rien de plus commun dans le catéchisme catholique.

Mgr Aupetit explique alors en quoi le choix de méthode naturelle de régulation des naissances, conjointement au discernement à l'appel à une paternité et à une maternité responsable, correspond à ce don totale de soi, et à l'acceptation totale de l'autre. C'est à ce moment que l'on revient à Humanae Vitae et à ses conclusions.

Le message de l'Eglise sur la régulation des naissances est donc finalement une application particulière (mais une partie fondamentale de la vie de la plupart des catholiques, hein) de ce message général de l'Eglise.
Rien d'étonnant alors que Mgr Aupetit rappelle en fin de livre cet appel à la Sainteté que chaque catholique (de naissance ou pas), reçoit, et que les couples mariés reçoivent d'abord dans l'amour de leur époux/ épouse, et donc dans le domaine fondamental de la sexualité, lieu d'amour radical. Et donc que les vocations au mariage et à la vie consacrée soit complémentaires et co-nécessaires. Message que les catho de ma génération entendent souvent, mais peut-être moins évident il y a quelques années.

Bref ce livre court permet de restituer le message de l'Eglise sur la contraception dans la plus vaste perspective d'Amour chrétien du monde et donc du couple. Un éclairage simple et bienvenue, en tout cas pour moi, qui avait lu 2 fois Humanae Vitae sans en comprendre grand chose.

Le texte intégral d'Humanae vitae est disponible ici : https://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_25071968_humanae-vitae.html

Note : malgré l'apport de ce livre, que j'ai essayé de transmettre un peu, dans la compréhension de ce point du message de l'Eglise, ce sujet est parfois sensible.
Si certains aspects sont maladroit ou blessant pour certains, j'en suis désolé. Si vous avez des commentaires, des apports (voire corrections) à apporter je suis preneur dans les commentaires.