(spoils à suivre)
Je suis tombé sur ce livre par hasard et, intrigué par l'impact que j'avais cru voir en Thaïlande avec la foule utilisant un geste issue de cette oeuvre, je... bon ok j'étais curieux et ne voulais pas mourir idiot.
Bon ça se lit très (très) vite. Trop.
Trop pour en faire un livre appréciable à mon sens.
Alors peut-être qu'au vu de la hype autour de l'oeuvre j'ai surestimé le contenu, cherché à le comparer à Harry Potter pour ce qui est de la densité d'un livre pourtant dédié à la jeunesse et supposé qu'il devait se démarquer sensiblement de Battle Royale pour avoir pu se faire une place.
Mais voilà, on survole beaucoup le sujet totalitaire et certains points (comme les sponsors) sont évoqués tôt mais expliqués beaucoup trop tard à mon sens pour donner de la valeur au début du livre. Puis on arrive inévitablement au moment des Jeux où ce qui était attendu comme vraiment compliqué et tendu se révèle être proche d'une ballade de santé tant le fond et la forme diffèrent drastiquement.
Pire, ce qui aurait pu mener à une évolution du personnage de Katniss en quelqu'un de plus critique ou alarmée, en fait un simple angle d'un triangle amoureux lambda, la réduisant à une pimbêche et non à une personne forte. Le regret est que l'on tombe dans ce genre d'oeuvres où une discussion honnête entre les personnages principaux aurait suffit à éventer le quiproquo.
Même la partie des jeux se veut prévisible : il faut ménager l'héroïne pour l'identification du lecteur. Ainsi elle n'a aucune vélléité de rentrer dans le combat, juste de survivre en espérant qu'elle ne soit pas impliquée. Elle attend les deus ex machina (morts de Rue, la Renarde, survie de Peeta, etc) qui s'enchaînent parfaitement pour assurer qu'elle n'ait pas de décision à prendre et les éliminations successives d'opposants se font juste comme il faut pour parvenir à un manichéisme très américain.
Ainsi il aurait été bien plus intéressant d'avoir Katniss vs Tresh à la fin que vs Cato qui est bien trop convenu comme archétype du méchant.
Par ailleurs, la fin du premier tome ne m'a pas du tout incité à lire le second. Ironiquement le livre proposait le premier chapitre de la suite histoire d'attirer le lecteur mais même celui-ci ne m'a pas accroché. D'ailleurs le cliffhanger tourne autour du président Snow dont on apprend très tardivement l'existence sans même prendre deux lignes pour indiquer l'antagonisme qu'il peut représenter.
Au delà d'un pitch assez convenu, la suspension d'incrédulité autour de de tels jeux cruels ne tient pas face au manque de recul pour justifier leur existence. C'est donc bien ce manque de préliminaire qui ne fait pas monter aux rideaux.