Inferno
6.7
Inferno

livre de Dan Brown ()

Les personnages au service de l'action

Inferno est l'un des romans les plus aboutis de Dan Brown car il y a mélangé son ingrédient favori,le décryptage, à travers un texte qui s'inspire d'un monument de la littérature et un enjeu trés actuel à l'heure de la surpopulation mondiale.Cela signifie que l'écrivain a du s'ingénier à mettre en cohérence ces domaines de compétences à priori totalement contradictoires.C'est une première réussite.
Ensuite,Brown avait une certaine pression suite aux succès éditoriaux du Da Vinci code et de Anges ou démons.Comment fournir une nouvelle aventure novatrice de Robert Langdon? A mon sens, en laissant le champ libre à l'action pure et en introduisant des personnages sans les étoffer vus leurs rôles utilitaires. Le Docteur Sinskey,Sienna Brooks et Zobrist sont des maillons de l'histoire et l'essentiel est de comprendre leurs vécus pour saisir leurs postures. Même Robert Langdon est véritablement balôté.Ce sera donc au professeur de trouver sa place dans un début d'histoire où il est complètement perdu. C'est trés bien joué de la part de Dan Brown d'éprouver son personnage principal dès le départ.A travers cette perte de repères,le lecteur navigue lui aussi en eaux troubles, ce qui permet à l'écrivain d'enclencher sa mécanique où les apparences sont trompeuses.
Là où Dan Brown a semblé hésiter, c'est en incluant sa volonté pédagogue de décrire Florence,son histoire (ce qui prend du temps) à un moment où Langdon et Sienna sont poursuivis (tout s'enchaîne donc vite).J'avais déjà ressenti cette incompatibilité de tempos dans ses romans précédents. Ce n'est pas une imperfection qui gâche l'ensemble mais le lecteur oscille entre la place de visiteur intéressé de l'histoires et amateurs de coups de théâtre dans l'intrigue.C'est bien qu'il connaisse les deux postures en même temps or Brown pourrait-il dissocier plus subtilement la pédagogie de son histoire? C'est la question que je voudrais lui poser si je le rencontrais demain.
En tout cas,Inferno constitue un trés bon moment de lecture prenante et ludique.Près de 600 pages qui nous emmènent loin de l'"enfer" de la vie quotidienne.
Specliseur
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le 3 août 2014

Critique lue 243 fois

Specliseur

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