Évacuons d'emblée les quelques regrets que le livre laisse en bouche pour ne garder que le meilleur ! Je trouve un peu faible l'idée de regarder du côté des vignerons naturels pour dessiner une miraculeuse voie à suivre afin que les mondes de l'art et de la culture sortent de leur torpeur et de leur marginalisation. C'est embêtant quand on sait que c'est bien le cœur du propos de ce livre...


L'idée d'une écologie culturelle à inventer est vraiment intéressante mais il me manque un chapitre final, un vrai, qui rassemble une fois pour toute les deux univers explorés par le livre : art & culture et vins naturels. Les quelques exemples détaillés par rapport au cinéma ouvrent des brèches, posent les bases d'une réflexion mais ne la mènent jamais vraiment à terme. Après avoir reposé le livre, j'avoue être restée sur ma faim. Certains rapprochements me semblent un peu fumeux ou trop flous ("artisaniste" ?).


Disons-le carrément, le livre est passionnant mais ne provoque pas ce petit déclic, cette pulsion d'énergie et l'envie de se retrousser les manches pour se mettre au boulot. Pardon d'insister, mais il me semble que cela tient vraiment à l'absence d'une conclusion véritable car celle proposée par les deux auteurs est tellement large, applicable à n'importe quel domaine, que le lien avec les artistes se noie dans la masse et se délite doucement.
Cependant, je n'exclue pas l'idée que ce livre est de ceux qu'il faut laisser décanter. Les pistes ouvertes vont sans doute continuer de faire leur chemin et je suis peut-être trop paresseuse : le lecteur doit aussi avoir son rôle à jouer dans cette drôle d'histoire ! A vos neurones !


Malgré ces quelques regrets, je dois dire que le livre m'a vraiment passionné. Le début est un peu poussif mais dès qu'on entre dans le cœur du sujet - les vins naturels - difficile de le lâcher.
J'ai vraiment découvert un monde séduisant et chaleureux qui donne envie de se ruer chez un caviste, au moins pour discuter sinon pour goûter.


Qu'est-ce que le vin naturel ? Un élan vital dans un monde normalisé. Ni plus, ni moins.
Pour le reste, au lecteur de le découvrir à travers toutes les histoires que les auteurs nous racontent. Car s'il est bien une chose à comprendre, c'est que derrière chaque bouteille se cache un engagement, un parcours singulier et un vigneron au cœur de son terroir avec toute la richesse que ce mot comporte.


Allez, il me faut également avouer qu'une phrase me trotte encore en tête. C'est peut-être de là que jaillira mon déclic !



Le bonheur utopien repose sur la culture de la terre comme acte social et culturel, au sens plein du terme : agricole, intellectuel, anthropologique, politique.


Audrey-Specoul0
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le 20 oct. 2016

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Audrey-Specoul0

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