Jane Eyre
7.9
Jane Eyre

livre de Charlotte Brontë (1847)

Bon, depuis le temps, il fallait quand même que je le lise un jour ! J'en avais appris des bouts par ma Crevette, par Fforde aussi bien sûr et son Affaire Jane Eyre, aussi lorsque je suis tombée dessus dans le rayonnage d'un magasin un soir de déprime, je me suis dit « oh tiens pourquoi pas ». Bon, ce soir-là, j'ai fait deux erreurs. La première, acheter un bouquin dans une « Grande Surface Culturelle » mais bon c'est tout ce que j'avais sous la main, il était sept heures moins dix et je n'avais plus rien à lire. La deuxième, acheter un Pocket. Cela dit, selon mes investigations, le même crime de lèse-lecture se trouve sur la quatrième de couverture de l'édition LGF aussi : Ces quat'de couv' de sont que d'énormes SPOILERS !! Moi, bonne poire, pas trop au courant de l'histoire, j'apprends dès la première seconde des évènements qui se passent dans le dernier tiers du roman ! Le gros coup de théâtre de l'histoire est révélé! Punaise, c'est comme si sur l'affiche d'Usual Suspects on écrivait en gros « Machin est Keyser Söze » !! Dans une édition scolaire, en plus, tant qu'à faire, gâchons la lecture des mômes qui déjà ne sont pas ravis de devoir se le taper ! En dix lignes ils fichent en l'air la lecture de tout un roman !

Bon, donc, chronique d'une lecture ratée, j'ai quand même bien accroché au roman au point de le lire quasiment en une seule journée. Bien sûr c'est grandiloquent et plein de bons sentiments, mais en même temps j'adore ça. J'adore ces romans où les héroïnes sont de belles, chastes et prudes jeunes filles qui refusent de s'approcher d'un homme déjà marié alors qu'elles pourraient planifier l'assassinat de l'épouse encombrante en deux coups de cuiller à pot. Ces romans où une vie de missionnaire en Inde peut-être tentante mais pas celle de maîtresse adorée d'un noble et riche anglais. Les références permanentes à la Bible ne me dérangent pas, celles aux poètes romantiques anglais m'enchantent.

Je ne saurais parler des rebondissements du roman puisqu'ils m'ont été gâchés par un c*** (MARAUD, FAQUIN, BUTOR DE PIED-PLAT RIDICULE!) mais je ne peux que conseiller cette lecture à toutes les filles qui passent par ici et qui cherchent un roman un peu lacrymal pour lire au bord de la piscine. Ça fait un bien fou, c'est écrit avec de jolis pieds et ça mérite à mon sens son statut de chef d'oeuvre de la littérature internationale. Les descriptions de l'enfance de Jane sont tout à fait poignantes (même si dès sa rencontre avec son amie de pensionnat on sent que quelque chose ne tourne pas rond dans la tête de Charlotte B.) et le roman se déroule loin des habituels fastes des romans victoriens dans le confort douillet d'un manoir anglais. Rochester est sexy en diable (quand on aime les ours), Blanche est insupportable, Berthe probablement à plaindre mais plutôt détestable, les soeurs Rivers donnent envie de s'asseoir avec elles au salon (je suis à court de rimes en -able) et Jane est une pure oie blanche, adorable et adorée. Que du plaisir.
Ninaintherain
8
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le 27 mars 2012

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