Bien sur tous les avis sont possibles, tous les goûts aussi, mais s'il y a bien une chose sur laquelle tout le monde devrait être d'accord concernant cet auteur, c'est la qualité exceptionnelle de l'ecriture au service d'un talent de conteur hors pair !


Quand je parle de belle plume, ce n'est pas vulgairement aligner de jolis mots et faire de longues phrases juste pour faire genre et etre verbeux.
Non, le sieur Jaworsky à un style totalement fluide, avec un vocabulaire étendu justement placé au service du récit. C'est un plaisir à lire, et on pense forcément à Damasio pour cette richesse de la langue française, cette habileté à la manier. Mais là où Damasio peut parfois en faire trop et se laisser déborder par son génie, Jaworsky n'en place pas une seule à côté !
Pas de gandiloquence ou de démonstration futile, juste une sobre richesse qui flatte notre amour de la langue française et permet à l'histoire de prendre une consistance et une rondeur unique.
Un grand bravo pour l'effort fourni, qui parait si naturel et couler de source.


Mais au delà de la forme, il y a un fond passionnant. Un vaste monde médiévalo fantastique assez jouissif, vu à travers le prisme de plusieurs nouvelles plus ou moins longues.
Le court prologue relate le temps de gloire du Vieux royaume, alors que les histoires suivantes se déroulent plusieurs siècles après, la grandeur de Chrysophée éteinte depuis longtemps, à peine présente dans les mémoires des anciens ou dans les vieux livres.
Ce sont des récits centrés parfois sur une personne, parfois un petit groupe, parfois un héros dans un grand royaume. Mais à chaque fois on est emporté par la force des mots qui s'enchaînent pour créer une histoire solide, haletante ou douce amère, introspective ou échevelée. L'art de la nouvelle pur.


Jaworsky est un conteur de très très grande classe, qui m'a entraîné dans son monde fantastique personnel, à l'image d'un King dans son monde moderne.
C'est une très grande découverte personnelle, et une valeur sure de la Fantasy française s'il confirme avec ses romans suivants.

Gandalf13
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les livres lus en 2016 et Les meilleurs livres de fantasy française

Créée

le 28 mars 2016

Critique lue 296 fois

4 j'aime

2 commentaires

Gandalf13

Écrit par

Critique lue 296 fois

4
2

D'autres avis sur Janua Vera

Janua Vera
Lorhkan
9

De la bonne fantasy française !

Je suis conquis par ce recueil de nouvelles ! J'ai été subjugué par "Mauvaise Donne" (j'ai hâte de retrouver Benvenuto dans "Gagner la Guerre", il me rappelle un peu bien sûr Locke Lamora, avec moins...

le 14 nov. 2010

23 j'aime

8

Janua Vera
Ikkikuma
9

Un jeu de piste sur plus de mille ans !

J'ai bien lu la critique d'Amokrane, qui trouve ces nouvelles sexistes et même - pour Le Service des dames - misogynes. L'honnêteté m'oblige à affirmer qu'il y a du vrai dans ce qu'elle dit, même si...

le 15 juil. 2013

10 j'aime

Janua Vera
Samanuel
8

A contre courant

A l'heure où la fantasy est devenue un bien de consommation produit en série, où les cycles interminables aussi différents les uns des autres que des épisodes des Feux de l'amour pullulent et où les...

le 3 avr. 2011

9 j'aime

3

Du même critique

Stranger Things
Gandalf13
8

Un plaisir !

On m'en avait beaucoup parlé de cette série qui mixait plusieurs influences des 80s... et on ne m'avait pas menti ! C'est bien simple, j'ai maté les 8 episodes d'une seule traite un dimanche aprèm...

le 5 sept. 2016

47 j'aime

8

Alice in Borderland
Gandalf13
5

Bonne idée mais quel mélo inutile...

Franchement l'idée de base mélangeant Battle royale, Hunger games, chasse à l'homme, jeux sadiques et débauche désespérée etait bonne dans ce Tokyo alternatif dont on ne sait rien au début. Et si ça...

le 4 janv. 2021

41 j'aime

6

Snowpiercer
Gandalf13
7

Pourquoi tant de haine ?

L'adaptation en série de cette bd (pas lue) et du film qui a suivi (vu) m'intéressait car j'avais bien aimé l'idée de base, et je suis fan des mondes post apocalyptiques en général. Y avait donc...

le 2 août 2020

29 j'aime

7