Bon, on ne peut pas y échapper, alors autant en parler maintenant : oui, vous connaissez sans doute l’adaptation qui a été faite de ce livre, du moins celle de 2007, avec Will Smith dans le rôle principal.
Si vous l’avez vue et que vous ne voulez pas lire le roman parce que vous ne l’avez pas aimée ou que ça ne vous intéresse pas de lire une histoire que vous connaissez déjà, aucune crainte à avoir : les deux intrigues sont EXTRÊMEMENT différentes.
A part le point commun qu’elles ont d’explorer la solitude du « dernier Homme sur Terre », on pourrait même croire que ce sont deux histoires totalement différentes, et je trouve d’ailleurs que le roman est bien meilleur ! (J’aime bien le film, mais il semble bien trop « hollywoodisé » une fois qu’on a lu l’œuvre originale, bien plus profonde et diablement intelligente !)
Bon, ça, c’est fait, alors intéressons-nous au roman !
Robert Neville est, en tant que seul survivant dans un récit post-apocalyptique, le personnage avec qui l’on va passer tout notre temps, ça veut dire qu’il a intérêt à être à la hauteur… Et c’est le cas.
Alors qu’il était un homme banal, la fin du monde, la solitude et la mort de tous ceux qu’il aimait (oui ça fait mal) l’ont rendu colérique, alcoolique, et parfois prêt à commettre les pires crimes… Et pourtant, il traverse tant d’épreuves, et les moments où il repense à sa famille sont si douloureux qu’il devient un personnage auquel on s’attache forcément.
Et puis, surtout, on ne peut qu’être admiratif en le voyant se lancer dans les recherches pour comprendre d’où vient l’épidémie et, pourquoi pas, trouver un remède, alors qu’il n’a pas de connaissances particulière dans la médecine et qu’il va chercher ses réponses dans la bibliothèque de sa ville. C’est sûr qu’il n’a pas grand-chose à perdre, mais le bonhomme est tout de même ambitieux. Et plutôt malin aussi.
D’ailleurs, avant de lire ce roman, j’en entendais souvent parler comme du roman de vampires « le plus intelligent qui existe »… Eh bien, je trouve qu’il mérite cette réputation.
Pour moi, l’idée d’expliquer le vampirisme par la science est juste géniale, et les questions que se pose le personnage sont toujours intéressantes et pertinentes. (Par exemple, pourquoi, si c’est juste une maladie, les infectés ont-ils peur des croix ? Et les vampires musulmans ou juifs réagiraient-ils de la même manière à ce genre de symbole religieux ?)
Et puis bon, c’est peut-être parce que je ne suis pas une grande passionnée de sciences, mais les réponses fournies à ces questions m’ont largement convaincue, et j’ai trouvé ça très réaliste. (Et moi, quand le surnaturel se mélange au réalisme, je KIFFE.)
Et puis, petit moment hors-sujet, mais vous l’avez peut-être remarqué, je préfère les livres « récents », disons écrits au plus tôt dans les années 70/80 (quand Stephen King a commencé à écrire quoi), période à laquelle je pensais que le roman avait été écrit… Et quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai appris que « Je suis une légende » datait en fait des années 50 !
Il n’a pas pris une ride, et semble vraiment plus moderne ! (Ou peut-être que c’est moi qui ai un préjugé sur les livres des années 50, qui sait.)
Enfin pour conclure, mon honnêteté légendaire m’oblige à vous dire que j’ai un chouia moins aimé ce qu’il se passe à la fin du roman, mais comparé au reste de l’histoire, c’est un détail plus qu’insignifiant !
La qualité reste très bonne, et je n’en tient absolument pas rigueur à l’auteur qui nous a offert, avec ce livre, un récit marquant, intelligent, bref, un excellent roman qui pose d’excellentes questions !