Le début de l'ouvrage le précise ; l'auteur du livre a bien rencontré Jean-Louis Trintignant mais, n'étant pas intéressé par le sujet, c'est-à-dire lui, il décline poliment. Néanmoins, il laisse faire l'auteur, lui permettant de rencontrer ceux qui l'ont connu, entre autre ses proches, sans qu'il ne jette un droit de regard car, dit-il, tout ça ne l'intéresse plus.


De manière chronologique, Vincent Quiry va nous raconter le vie hors-normes de Jean-Louis Trintignant, partagée entre ses plus de 120 films, ses poésies, ses pièces de théatre, et sa grande discrétion, se rabaissant constamment, étant au service des réalisateurs, et d'une grande simplicité, loin des stars à la Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon.


Pour avoir rencontré Jean-Louis Trintignant deux fois à Uzès, je peux confirmer que c'est une personne très humble, qui passait totalement inaperçu dans le foule de la ville, et, j'en reviens encore, vraiment simple.
L'auteur égrène l'ensemble de sa vie, son enfance à Pont-Saint-Esprit sous le joug des allemands durant la Guerre, son arrivée à Paris où il court les pièces de théatre et les cachets jusqu'au premier carton qui fut Et Dieu créa la femme, ses amours, sa vie de famille, et bien entendu, les deux drames qu'il aura vécus avec la disparition de ses filles Pauline et Marie, dont de très belles lignes sont consacrées.
Si Jean-Louis Trintignant n'intervient pas personnellement, il est néanmoins présent dans le livre avec plusieurs interviews d'époque, et la retranscription d'un excellent documentaire qui lui fut consacré en 2012 par Serge Korber.


Il est souvent dur sur ses films, en disant parfois qu'il n'aurait pas dû faire ceci ou cela, au point que quand il est élogieux, comme dans Z, Le conformiste ou Amour, on se dit que ce sont d'excellents films... ce qu'ils sont !
Dans les années 16960 et 1970, il aura fait jusqu'à six rôles par an, pas pour le cachet, mais juste pour s'amuser avec des amis réalisateurs, faisant fréquemment l'aller-retour entre la France et l'Italie, jusqu'à ressentir une forme de lassitude dans les années 1990 et déclarer par plusieurs fois son intention d'arrêter le cinéma, au profit du théatre ou de lectures de poésies.


Gros livre de près de 600 pages (dont une bonne cinquantaine consacrée aux diverses sources), ce livre se parcourt très bien, pourvu qu'on aime cet acteur si discret. Et il faut dire que Jean-Louis Trintignant a aligné un nombre de grands films considérables, sinon des chefs-d’œuvre : Le fanfaron, Z, Le conformiste, La terrasse, Amour, Trois couleurs : rouge...

Boubakar
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le 13 févr. 2017

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