Que signifie l'amour, lorsque le quotidien est fait de bombes ? Quel est le poids du sentiment face à celui de l'engagement ? Comment penser l'avenir d'une vie à deux, quand le quotidien est fait de solitude, de maladie et de morts ?
Ce roman d'Emingway, est un petit bijoux de littérature. Le style est souvent lent, et constamment froid, comme cette Grande Guerre de 1914-1918 qui s'éternise, qui s'enlise. Nous sommes en Italie, parfois sur le front dans les montagnes frontalières avec l'ennemi Autrichien ; parfois à l'arrière, dans les hôpitaux, comme à Milan. Nous sommes Frédéric Henry - car le récit est à la première personne -, un jeune américain engagé dans la Croix-Rouge, qui porte assistance aux soldats. Nous sommes donc cette "génération sacrifiée" d'hommes partis la fleur au fusil, engagés dans une cause qui les dépasse, qu'ils ne comprennent pas bien. Au fil du récit, nous sommes cette génération qui va de désillusion en désillusion, qui se sent abandonnée, mais qui en même temps, poursuit fidèlement la tâche qu'on leur a confié. Puis arrive Catherine, jeune infirmière. Et soudain, l'espoir de retrouver du sens à la vie, un destin, une certaine humanité. L'amour devient alors une arme pour échapper à la guerre.
Ce livre, d'inspiration autobiographique, nous plonge au cœur d'une période dont nous avons encore beaucoup de leçons à tirer. Il nous touche parce qu'il nous amène à la fois à interroger notre conscience et à sonder notre cœur.