La réalité frappe le poète qui s’était perdu dans ses vers


Le roman autobiographique de Fred Uhlman intitulé “L’ami retrouvé“ est paru en 1971 à Londres. Il raconte l’histoire du jeune Hans Schwarz, un allemand, fils d’un médecin juif. Il vit avec sa famille à Stuttgart. Un matin, alors qu’il est assis à son bureau dans sa salle de classe et n’écoute pas son professeur, le Directeur est entré suivi d’un jeune homme inconnu de tous. Il est vêtu d’un costume taillé sur mesure dans un tissu raffiné gris. Il a suscité l’admiration de tous, non seulement par son élégance, mais aussi par la puissance historique que son nom possède. Conrad von Honhenfels. Cela sonne tellement noble pour ces jeunes hommes d’une simplicité si commune à tous. Pourtant, la classe comprend quelques personnalités, tel qu’un prince et un baron. Le jeune Schwarz a trouvé un intérêt soudain aux cours et a commencé à les écouter pour le plus grand plaisir de ses professeurs. Il veux à tout prix adresser la parole au Grand Conrad, c’est ainsi qu’un jour il a amené ses pièces de monnaie grecques. Alors qu’il est assis à sa table, il les a examinées à la loupe et réussi à attirer la précieuse attention de Conrad. A partir de ce jour-là, ils ne se sont plus quittés : ils rentraient tous les soirs ensemble, voyageaient dans les contrées voisines en récitant des poèmes, parlaient de religion et de leurs croyances personnelles et des filles. Ce sont de véritables meilleurs amis. Un jour, Hans a proposé à Conrad de venir chez lui, ce qu’il n’a jamais fait. Ils ont passé un bon moment, puis ont recommencé quelques jours plus tard. Quelques temps après, Hans a commencé à soupçonner son meilleur ami de ne pas être sincère avec lui. En effet, Conrad ne l’a jamais invité chez lui, puis l’inattendu est arrivé. Hans a découvert la demeure des Von Honhenfels au-delà de son portail angoissant. Le jeune Schwarz s’est toujours demandé quand il aura le privilège de rencontrer les parents de son meilleur ami. Ce n’est pas parce qu’il est entré dans la somptueuse demeure qu’il a pour autant été présenté à sa famille. Lors d’un opéra auquel il a assisté, la prestigieuse famille de Conrad a fait son apparition. Les deux meilleurs amis ne se sont pas salués, bien qu’ils se soient vus. Cela a blessé profondément Hans qui a compris que son hypothèse était juste; son meilleur ami a honte de lui. Et ça a été le début de la fin. Un ami n’en n’est pas toujours un, mais une trahison n’en est pas toujours une.


Cette histoire transmet une bonne leçon de confiance, mais n’est pas pour autant intéressante. A vrai dire, j’ai attendu chaque chapitre qu’il se passe quelques choses d’un minimum palpitant, sans arriver à mes fins. C’est une histoire d’adolescents qui sympathisent, tout ce qu’il y a de plus banal. Hans qui est juif, est sauvé mais toute sa famille décède durant les années de guerre. C’est tragique je ne dis pas le contraire, mais je trouve que le roman manque de sentiments. On sent la timidité des personnages mais pas de sentiments sincères. Les phrases sont lasses et je n’ai trouvé bonheur que dans la dernière page du livre, ce que je trouve inutile. Ce roman manque cruellement de sincérité et de belles descriptions. Personnellement, j’ai eu l’impression que l’auteur nous raconte une histoire qu’il s’est plu à inventer. Mon ressenti après la lecture des 18 premiers chapitres était que l’auteur ne nous raconte pas tout, qu’il manque des parts de ce qu’il a vraiment vécu et ressenti. Au cours du dernier chapitre, j’ai eu, tout de même, une révélation sur l’auteur et pour moi cette partie était de loin la plus intéressante. La fin quant à elle, était le rayon de soleil de cette histoire.


Une histoire banale avec un fond quand même intriguant. Une trahison peut être sans être, le vrai peut être faux et le faux peut être vrai. Il faut se souvenir que tout le monde à le droit à l’erreur, que l’impardonnable peut être pardonné. N’oublions pas que la guerre, la violence et la peur change les gens malgré eux. Ne jugez pas celui qui tire de ses vers le poète endormie rêvant d’une réalité abstraite.

darkness03
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le 30 mai 2018

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