En 2019, la réédition du livre Amis américains a été augmentée d'un petit entretien entre Bertrand Tavernier et Thierry Frémaux. Cependant, pour ne pas léser les possesseurs de la précédente édition (celle de 2008), l'éditeur a mis à la vente cette discussion sous la forme d'un fascicule de 96 pages, ajoutant des propos lus dans ce pavé, et un chant d'amour au cinéma américain.
C'est un entretien cinéphile, qui revient sur les diverses rencontres de Tavernier avec les cinéastes et scénaristes américains avec qui il conversait dans cet énorme pavé, avec des informations supplémentaires, car entre-temps, celui-ci a pris connaissance de films supplémentaires, s'est entretenu avec des historiens et spécialistes... Comme toujours avec Tavernier, sa cinéphilie abonde, les noms de films sont très nombreux, mais il y a un côté généreux, l'envie de transmettre, qu'on sent que cet homme n'aurait jamais pu faire autre chose que travailler dans le cinéma.
Ce que j'aime aussi chez Tavernier, c'est que non seulement il aime parler du cinéma d'antan, du sien, mais aussi de son époque, avec un passage élogieux sur Le jeune Ahmed, des frères Dardenne, qu'il venait tout juste de voir avant cet entretien. D'ailleurs, effectué après le Festival de Cannes 2019. Il y a aussi son admiration pour Tarantino, pour Eastwood qui est encore présent, et s'il ne cite pas ce qui serait pour lui de mauvais films, il suggérerait pour une éventuelle édition augmentée d'Amis américains, un entretien avec Jason Reitman pour savoir comment après trois bons premiers films, il a pu autant dégringoler !
On ressort de cet excellent entretien (mais trop court) avec l'envie de voir les tas de films qu'il cite, de replonger dans son documentaire et sa série sur le cinéma français, et une longue vie à la cinéphilie !