Première rencontre avec Eric Reinhardt, dont j'avais entendu parler en bien. Clairement pas déçu, j'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, tout sauf pompeux, un vocabulaire riche mais accessible, un style léger et brillant. Ensuite, concernant l'histoire, un grand bravo à l'écrivain qui nous emmène dans différentes intrigues et nous amène avec lui dans les tréfonds d'un drame particulièrement pénible, pour ne pas dire sordide. Un roman brillant, dont l'auteur lui même estime que c'est sa plus belle oeuvre.
D'abord, j'ai cru qu'il s'agissait de l'histoire d'une rencontre entre l'écrivain et une lectrice. Le lecteur mords clairement à l'hameçon très rapidement, dès cette mise en scène. Mais ensuite, on se rend compte que l'auteur va plutôt nous parler de cette fameuse lectrice. Assez rapidement ...
...elle nous parle de l'amant qu'elle a rencontré sur internet et on s'envole dans un style léger et on croit à une romance, une belle histoire d'amour.
Puis on croit comprendre que l'auteur est plutôt en train de nous dépeindre le naufrage classique d'un couple, qui s'anéantit suite à un adultère on ne peut plus classique après tant d'années de routine et de logistique tue-l'amour.
Mais on comprend ensuite que l'auteur nous parle plutôt de la relation oppressante que le mari de cette pauvre femme lui fait subir au quotidien (nuit et jour), du harcèlement moral, de la puissance de la médiocrité, de la banalité de la violence conjugale.
Et enfin, on finit par être entièrement happé par la violence absolue de cet homme à tel point qu'on se sent manipulés, on hait de toutes ses forces cet homme qui pourtant est bien banal, bien standard, qu'on ne peut que très facilement identifier puisqu'on a tous connu dans notre entourage familial, amical ou professionnel un homme de cette trempe : minable, odieux connard et vrai salaud sous ses airs de pas y toucher.
Bref, un livre qui déroute, qui dérange, qui déprime, mais qui plaît.