J'avais déjà beaucoup aimé Le système Victoria du même auteur, mais alors là quelle claque ! Je ne sais pas pourquoi j'ai résisté à ce roman tellement de temps avant de l'acheter.
J'ai tout aimé : l'histoire de Bénédicte Ombredanne, professeur de lettres mal mariée à un pervers narcissique qui a réussi à anéantir toute personnalité chez elle, le fait qu'elle écrive à l'auteur lui-même pour lui confier que même la littérature lui résiste, la sensibilité de l'auteur à ces femmes qui souffrent de leur conjoint (Aurélie à la clinique Ste Blandine en est aussi victime) et ne peuvent s'en affranchir, le sujet aussi des rencontres par internet, l'hospitalisation en service HP... Tout, vous dis-je !! même si j'accorde aux esprits chagrins une ou deux longueurs vite oubliées...
On y trouve de nombreuses références littéraires et c'est écrit avec une plume magnifique, poétique et légère malgré le sujet qui est grave. C'est très visuel aussi. Au début, j'ai été troublée par le fait qu'il n'y ait pas de dialogues "balisés" en tant que tels. J'avais l'impression que ce serait lourd à lire, mais pas du tout. Je me suis passionnée pour cette histoire, dont j'aurais aimé que l'héroïne sorte autrement. Mais jusqu'au bout, on sent la délicatesse de l'auteur pour son personnage de Bénédicte. Quant à celui de Jean-François, il est haïssable à souhait, mais c'est une belle réussite d'auteur...
Quand je suis séduite à la fois par la plume et par l'intrigue, c'est une lecture coup de coeur et je vous la recommande vivement. Pour ma part, je vais ressortir Cendrillon de ma PAL (un précédent roman de l'auteur).