J’ai commencé plusieurs fois ce Goncourt 2011. Le titre, à la fois m’appelait et me hérissait. Comment parler d’un art (terme noble à mes yeux) et de la guerre ? Associer ces deux notions est antinomique pour moi. En revanche, comme la quatrième de couverture semblait me le dire, habiller de mots le récit de l’un tandis que l’autre habille de couleur, même noire, les perceptions de l’autre, mélanger, échanger l’art et le récit d’une vie de guerre me semblait un beau défi, un pari tenable.
J’ai donc tenté plusieurs fois la poursuite de ma lecture. Petit à petit, je suis rentré dedans mais de manière pénible, forcée, je dirais « scolaire » … J’ai lu, je me suis appliqué à percevoir le fond, la forme, à entrer en réflexion avec les ‘commentaires’, à vivre le témoignage de vie avec le ‘roman’. J’ai compris, je crois, l’idée globale du message : Tant que la notion de race, cette fausse vérité malheureusement bien ancrée, tiendra le haut du pavé, le Français lambda (le Belge, l’Allemand, l’Italien…) restera le Français moyen (le Belge, l’Allemand…) capable d’accepter toutes les guerres au nom de l’Identité, la sienne, la seule qui vaille d’être défendue et posée en valeur suprême.


Mais diable, pourquoi quasi 700 pages pour nous dire cela !
Le style – ou plus exactement, l’absence de style – de Alexis Jenni m’a proprement insupporté ! La construction de son livre en commentaires et partie romanesque m’a fait penser aux analyses lourdes, fastidieuses et très peu productives telles celles que m’imposaient les vieilles fiches scolaires proposées pour les lectures imposées du programme. Tout cet ouvrage m’est apparu brouillon et je n’y ai trouvé aucun plaisir de lecture même si, comme toujours, j’ai aimé qu’un livre me pousse à réfléchir sur notre humanité… mais, comme avec les ados, il n’est pas bon de toujours insister sur ce qu’on veut défendre, cela finit par agacer !
Deux, trois idées à retenir, un livre à oublier !
Lecture finalisée dans le cadre du Défi de Madame lit !

François_CONSTANT
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le 21 juil. 2020

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