Les parties où le narrateur déprimé cherche un sens à sa vie ça fait sous-Houellebecq un peu chiant. Le chapitre du repas entre amis qui part en couille est délectable, mais fait un peu trop film français dramatique touche zizi. Les nombreuses réflexions sociétalo-linguistico-politiques sont carrément soporifiques (tout au long du bouquin on sent que l'auteur hésite entre l'essai et le roman, c'est un peu lourdingue). Par contre les parties consacrées à la vie de Salagnon sur les différents théâtres d'opérations sont très belles et prenantes. Après je ne sais pas si je suis le seul mais ça m'a laissé un peu perplexe le fait que Salagnon semble s'être tiré de 3 guerres sans avoir tué personne ni avoir fait le salopard (en tous cas ce n'est pas dit explicitement et quand à la fin le narrateur lui pose directement la question "cruciale", à savoir s'il a torturé, Salagnon noie le poisson avec une petite réflexion métaphysique à la noix). On dirait qu'il ne fait que peindre la beauté et l'horreur des conflits qu'il a traversé et que tout passe sur lui comme sur les plumes du proverbial canard. Il est beaucoup trop attachant, ça m'a paru suspect. J'aurai aimé qu'il soit plus ambigu, plus dégueulasse, qu'on rechigne à ressentir de l'empathie pour lui, ce qui n'est pas du tout le cas (d'ailleurs son collègue Mariani est un peu son antithèse, violent, raciste, buté, beauf, paranoïaque, insensible à la beauté, etc.). Cette dichotomie un peu simpliste m'a dérangé.
Bon c'est aussi le récit de deux très belles histoires d'amour, alors bon 7.