L'Attrape-Cœurs par Cluric
Un livre que j'ai essayé il y a quelques années à cause de sa popularité, et que j'ai de nouveau parcouru pour voir si ma mentalité à son égard avait évoluée.
Tout d'abord l'histoire, Hoden cet adolescent mal dans sa peau (il y en a d'autres genres ?) fait face aux difficultés de la vie sans grand succès. Viré de son école, il se retrouve à vadrouiller dans New York. L'auteur nous présente sous un oeil "jeune" et désabusé ses péripéties que d'aucuns trouveront émouvant. Ce n'est pas mon cas.
La vision prétenduement "jeune" de l'auteur est selon moi un échec majeur, au sens ou le ton est constamment dans le dépressif/résigné/désabusé que l'on pourait attendre d'un centenaire mourant.
Le "héros" a un caractère extrêmement moi. Son rejet intégral de la société dans laquelle il vit représente peut être la jeunesse de certains, mais ils sont a mon sens fondés sur des raisonnements poussifs et tellement subjectifs que quand vient le moment de faire passer des sentences philosophique, on a juste envie de refermet le livre. Soit notre petit Hoden est véritablement un génie incompris, soit il est obtu.
L'auteur a forcé le trait de son personnage pour faire comprendre que cette période de la vie est difficile. Je me demande s'il était besoin d'en faire toute une montagne.
Quelques moments touchants, notamment ceux qui concernent sa petite soeur idéalisée et épurée de tout défauts relèvent le niveau. Cependant globalement il ne se passe pas grand chose.
Errance, incompréhension et vulgarité sont les maîtres mots de cette histoire (a moitié composé des ressentis de Salinger à cette époque de sa vie). Histoire baignant dans une crasse physique, intellectuelle et morale n'ayant visiblement que pour but de nous détacher de l'histoire. A tous ceux qui parlent d'empathie, je me me demande s'ils le pensent vraiment ou si leur vie est un tel égout ?
J'apprécie les romans mélancoliques. J'aime bien les points de vue décalés. Le burlesque ou le sentiment de rejet ne m'ont jamais choqués. Pour moi un roman n'a pas besoin d'une happy end, d'un coup de théatre ou même d'une véritable fin pour être bon. Et pourtant malgré tout cela, ma réaction face à l'attrape-coeurs confine à l'allergie.