L’énigme de la chambre 622 de Joël Dicker, présentation
Un 16 décembre, un employé d’un grand hôtel découvre un cadavre.


2018, dans les Alpes Suisses, explications d’un écrivain quant à l’écriture de son roman.


9 décembre, 27 jours avant le meurtre. Macaire est à Madrid. Il retourne à Genève. Il est banquier.


Avis L’énigme de la chambre 622 de Joël Dicker
Comment un auteur de romans, l’Ecrivain, et une jeune femme, qui va se proclamer son assistante, vont tenter de résoudre un meurtre qui a eu lieu dans la chambre 622, d’un grand hôtel, que la police, elle-même, n’a pas pu résoudre ? C’est la trame de ce roman. Le lecteur assiste à des évènements actuels où l’auteur et cette jeune femme, Scarlett, voyagent en Suisse, interrogent divers protagonistes, essaient de mettre à jour des mystères pour résoudre ce crime. Scarlett veut connaître tous les tenants et aboutissants de l’écriture d’un roman. Mais un auteur travaille souvent seul et là c’est le cas. Avec ces évènements actuels, le lecteur assiste à l’écriture de ce roman.


Les personnages n’ont aucune consistance, sauf peut-être Lev, collègue de Macaire et supposé futur directeur de la banque, et Anastasia, femme de Macaire. Il y a également l’employée de maison de Macaire et Anastasia, qui prend fait et cause pour son patron, qui veut tout lui dire quand sa femme commet l’adultère. Macaire est également un personnage central du roman et en arrivant à la fin de ce roman, je trouve que Joël Dicker a bien manoeuvré, bien oeuvré.


La trame de cette course au pouvoir jusqu’au meurtre aurait vraiment pu être intéressante. Mais les situations sont dignes d’un véritable mauvais film de série B. Et les dialogues n’en parlons pas. Aucune profondeur en eux. On a le personnage de Macaire, dont le père l’a évincé de la présidence de leur banque, qui se révèle profondément gentil, mais qui veut ce qui lui est dû par la naissance. Il va imaginer de nombreux stratagèmes pour que cette nomination tourne en sa faveur. Mais Macaire, même s’il n’a pas tous les atouts de son côté, cache son jeu et sa participation, pendant de nombreuses années, comme agent double, au service de son pays. Est-ce que cela va lui servir ou va-t-on le pousser à commettre l’inéluctable, lors de cette fameuse soirée ? Il reste toujours dans l’ombre de son père, dans l’ombre de ce que ce dernier pensait de lui, même s’il ne savait pas tout. Ensuite, il y a le méchant, un russe, qui a mis les pieds dans la banque grâce aux actions de Macaire. Et cela Joël Dicker va nous le révéler au fur et à mesure des pages. Un méchant qui, quand il parle de lui-même, de son passé, essaie de s’attirer la sympathie du lecteur.


Le monde de la finance. Le monde de la banque suisse et une sacrée hiérarchie en son sein. J’ai eu l’impression que la banque comptait énormément d’employés dont quelques uns, au niveau de la direction, se la coulaient douce. Le droit du sang, le droit du nom. Est-ce que cela fait tout ? Monsieur Rose, également, le directeur du fameux hôtel, est également un personnage attachant, qui sait donner une chance à ceux en qui il croit. Mais c’est le patron et en tant que patron, personne, même ceux à qui il est attaché, n’aura de faveurs.


Que penser du nouveau Joël Dicker ? Je l’ai acheté dès que j’ai su qu’il allait sortir. Sauf qu’avec le confinement, cette sortie a été retardée. Au moment de cet achat, j’étais restée sur le magnifique La vérité sur l’affaire Harry Quebert. Entre, j’ai lu La disparition de Stephanie Mailer qui m’avait profondément ennuyé. Et là, que dire ? J’ai été déstabilisée dès le départ. Je pensais que Joël Dicker faisait référence à lui-même en nommant son éditeur, disparu il y a peu, et l’Ecrivain. Mais au fur et à mesure des mentions à de Fallois, je me suis rendue compte que c’était plutôt un roman-hommage à l’éditeur qui a donné sa chance à Joël Dicker. Beaucoup de vérité, beaucoup de mensonges ? Allez savoir avec les auteurs de romans. Il y a tout de même une certaine suffisance que je ne supporte pas. Il a fallu arriver à la moitié du roman et aux 100-150 dernières pages pour que tout prenne de la consistance, de la valeur pour moi. J’ai bien fait de ne pas le lâcher. Pour que j’abandonne un roman, il faut vraiment que, dès le début, je n’y arrive. Je ne dirai pas que la magie a opéré, mais un petit quelque chose m’a fait continuer jusqu’à la fin.


Les romans de Joël Dicker ont une trame de roman policier car il y a une enquête, mais ce ne sont pas des romans policiers car je ne trouve pas la tension que je recherche, je ne trouve pas les ingrédients de l’addiction. Toutefois, les pages se laissent tourner car, malgré tout, le lecteur souhaite connaître ce qui s’est réellement passé. Je suis allée au bout du nombre incalculable de pages de ce roman. Pourquoi autant de pages en définitive ? Je me pose la question.


Je ne suis pas réconciliée avec Joël Dicker. J’ai ses anciens romans à lire, dont un dont j’ai entendu beaucoup de bien.

Angélita
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le 13 juin 2020

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