Le Christ mort !!!
Ce tableau ! s’écria le prince subitement frappé d’une idée ; — ce tableau ! Mais en considérant ce tableau un homme peut perdre la foi ! Lors d'une visite au Kunstmuseum à Bâle, selon les dires...
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le 10 janv. 2018
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A travers ce magnifique pavé littéraire, Dostoïevski dépeint une Russie en proie à des changements économiques, religieux et sociaux. Mais ce n’est pas là le centre du propos.
L’auteur nous fait ressentir les influences de Molière, le récit tourne parfois à la comédie et l’on se retrouve plongé dans des scènes fort amusantes. L’impression d’assister à une représentation théâtrale est loin d’être absurde.
L’influence de la littérature française est présente tout au long du récit, tout comme celle de son pays notamment à travers Gogol.
Lors d’un passage au début du livre, le prince évoque un condamné à mort. Cette description est fascinante, c’est un sujet qui intrigue et alimente la curiosité. Que se passe-t-il dans la tête d’un condamné à mort ? A quoi pense-t-il ?
Tout se passe dans le regard, c’est qui importe le plus, il faut saisir ce qui traverse l'esprit du condamné. La question est de savoir comment traduire un tel regard avec des mots. C’est là que réside la difficulté pour le prince.
La facilité dont le prince (l'idiot) réussit à s’isoler de ce qui se passe autour de lui est troublante. Il ne prête pas attention aux moqueries et se focalise sur ses pensées afin de produire un récit ponctué de précision que le lecteur ne peut qu'admirer.
L'ouvrage que l’on peut qualifier de burlesque, à la limite de l’absurde à travers les actions du prince, est également empreint de notes pathétiques dans le comportement de Nastassia, d’Aglaé et du prince. Cela vire au tragique à la fin du livre même si ce sentiment demeure tout au long de la seconde partie et plane au-dessus du lecteur tel un aigle dans le ciel.
On ne peut être qu’émerveillé lorsqu’on sait que le roman n’a pratiquement pas été relu et dont certains passages sont composés d’une traite.
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Créée
le 14 avr. 2020
Critique lue 91 fois
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