Je me retrouve une nouvelle fois face à un livre dont la critique va être difficile à faire…
L’histoire semble assez simple : Tsukuru, ingénieur trentenaire à Tokyo, rencontre Sara, une femme qui lui plait bien et qui va le pousser à résoudre certains mystères de son passé. En effet, le jeune homme, lorsqu’il était à l’université, a perdu du jour au lendemain l’amitié de ses quatre meilleurs amis et ne s’en est jamais vraiment remis.
Tout d’abord, le style de l’auteur est toujours aussi beau et agréable lire : fluide, précis, plein de poésie et de douceur. La trame de l’histoire est simple mais on ne s’ennuie pas du tout. Les révélations se font au bon moment et à un bon rythme.
Je dois avouer que j’ai un ressenti assez étrange sur ce livre. J’ai passé un bon moment de lecture, j’ai été assez happée par l’histoire et impatiente de découvrir le dénouement. Cependant, je n’ai rien ressenti de particulier pour Tsukuru : ni pitié, ni tristesse, ni même compassion. Je ne sais pas si je suis inhumaine, ou si je n’ai simplement pas eu le feeling avec ce personnage, ou bien si c’était la volonté de l’auteur (ou même du personnage, puisqu’il se décrit comme étant vide et inintéressant). Toujours est-il qu’a part de la curiosité pour l’histoire et de l’attachement pour le personnage de Sara, je n’ai rien ressenti de particulier en lisant ce livre. Cela m’a un peu dérouté, ce n’est pas mon genre, d’habitude.
Murakami nous fait cependant réfléchir sur nos relations avec les autres, sur notre vécu, sur l’acceptation ou non de nos erreurs ou de nos malheurs. On a aussi de belles réflexions sur le passage du temps, le passage de l’adolescence à l’âge adulte.
Concernant l’intrigue, à savoir pourquoi Tsukuru a été rejeté par ses anciens amis, j’ai été un peu déçue. Plus on avançait dans le récit, plus on en apprenait sur ce qui s’était passé. Puis une fois Tsukuru de retour de Finlande, plus rien. Je m’attendais à une révélation forte supplémentaire, a un nouveau bouleversant, étant donne les allusions de l’auteur sur la face cachée de Tsukuru, les rêves étranges, etc. Mais non, rien. On se concentre de nouveau sur Tsukuru et Sara, et même là, on n’a pas de vraie fin et on reste dans l’incertitude.
Je suis donc restée sur un sentiment d’inachevé avec ce roman. Toutes les attentes et les suppositions que j’ai eu sont tombées à l’eau. Les éléments fantastiques ici et là ont participé à mon erreur et se sont avérées être, à mon gout, tout à fait inutiles ou tombant un peu comme un cheveu sur la soupe.
J’ai donc passé un bon moment de lecture mais teinté de déception. Ce n’est clairement pas le meilleur livre de Murakami.

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le 23 févr. 2017

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