Quoi de mieux pour finir ou démarrer l'année qu'un roman ? Certes, le choix est vaste, et les envies aussi nombreuses que variées, je me permet donc de glisser ici un petit avis sur le dernier roman que je viens de finir, « L'insoutenable légèreté de l'être », de Milan Kundera.

Tout d'abord, il faut savoir que Milan Kundera est un écrivain d'origine Tchèque né en 1929, naturalisé français en 1981et auteurs de divers romans primés ( « La vie est ailleurs », « Les testaments trahis », « L'ignorance », etc...), capable d'écrire tout aussi bien dans sa langue maternelle qu'en français.

« L'insoutenable légèreté de l'être », publié en France en 1984, est basé sur le mythe Nietzschéen de l'éternel retour. Les principaux protagonistes, aussi différents dans leurs conceptions de voir la vie que dans la manière de vivre leur couple, se déchirent, se confrontent, s'affrontent, se séparent, pour au final se rendre compte pour le plus libertin que sa trop grande légèreté l'a vidé de la substance de son être, prisonnier d'une perpétuelle fuite en avant afin de tenter de combler la vacuité de son existence, quand à la plus rigide, riche d'idées préconçues sur la bonne manière d'être en couple et en société, que la chape de plomb qu'elle a imposée à son existence l'a finalement empêchée de vivre et de n'être heureuse qu'en étant prisonnière de ses dogmes moraux. Kundera développe ici l'idée que l'on ne vit qu'une fois, et que ne pouvant apprendre de ses erreurs, l'Homme fuis ses responsabilités en se réfugiant dans l'insouciance de sa légèreté.

D'un style direct, descriptif, se focalisant sur telle ou telle situation de manière très brève, Milan Kundera n'hésite pas à revenir sur la page en tant que narrateur au sujet de ses personnage et s'interroge personnellement sur sa propre manière de les décrire ainsi que les raisons qui l'amènent parfois à leur faire vivre certaine situations. Les chapitres, très courts, font plus office de brèves de vie de couple, à la limite du journal, transformant des événements marquants en simples focus légers, rappelant au lecteur que « L'insoutenable légèreté de l'être » se trouve tant dans le fond du roman que dans la forme.

A la limite du voyeurisme, parfois cru et cruel avec ses personnages, « L'insoutenable légèreté de l'être » est à lire afin de nous rappeler que dans toute choses, il faut savoir se montrer ni trop rigide, ni trop léger.
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le 25 sept. 2010

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