L'Outsider se présente comme un polar classique, avant de tomber peu à peu dans le roman fantastique. Je dirai que l'histoire se divise en 3 parties, que j'ai appréciées à différents degrés.
La première, c'est celle qui tourne autour de l'arrestation de Terry Maitland, accusé du meurtre particulièrement horrible d'un jeune garçon. Tout semble l'incriminer, et pourtant le doute sur sa culpabilité va rapidement s'installer avant de prendre de l'ampleur.
C'est de loin ma partie préférée : Stephen King arrive très bien à montrer les points de vue qui s'affrontent et qui semblent totalement irréconciliables. Il y a un vrai suspens, je me suis beaucoup interrogé durant cette partie sur la tournure qu'allait prendre cette affaire. Tout devient plus complexe qu'au départ, et il y a pas mal de rebondissements.
La scène devant le tribunal Flint County est le point culminant de cet acte I, et en même temps le plus grand moment de l'histoire. Avec un final auquel je ne m'attendais pas...
Je ne pensais pas que Terry Maitland se ferait tuer. Avec le résumé du livre, on aurait pu penser que l'intrigue tournerait autour de lui jusqu'au bout.
Bien que le personnage soit sympathique, je trouve que ça a été une bonne idée, qui a permis de relancer complètement le scénario.
La deuxième partie bascule pour de bon dans le côté fantastique. L'histoire tourne désormais autour de Ralph Anderson, qui va poursuivre l'enquête pour faire toute la lumière sur les évènements. L'affaire va se retrouver connectée avec une autre qui s'est déroulée quelques mois plus tôt dans l'Ohio, et c'est là où intervient un nouveau personnage, Holly Gibney.
Ce deuxième acte est bon, c'est le moment où tous les éléments sont remis dans l'ordre, et où l'existence de l'Outsider est dévoilée. Il fait aussi monter la tension vers le final, le troisième acte.
La dernière partie du livre est le dénouement de l'histoire, qui va prendre place au Texas. C'est cette partie que j'ai le moins aimée : trop convenue, trop classique, Stephen King semble en panne d'inspiration.
Au final, Jack Hoskins se révèle être une bien plus grande menace que l'Outsider, alors que c'est son larbin.
La façon dont El Cuco meurt (one-shot par une chaussette remplie de billes d'acier) est ridicule, la confrontation finale est franchement décevante
Tout ça sans oublier un épilogue qui s'étire inutilement.
Pour terminer cette critique, je reviendrai juste sur le rapprochement fait avec Ça sur la quatrième de couverture. Je trouve ce rapprochement très forcé : il n'y a que quelques éléments qui peuvent faire penser au chef d’œuvre de Stephen King (le fait de tuer des enfants, le réseau de grottes qui évoque le réseau d'égouts de Derry). C'est surtout une manière de titiller la nostalgie du lecteur.
L'Outsider, c'est le Ça du pauvre.
Créée
le 14 juil. 2019
Critique lue 252 fois
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