Pendant longtemps, j’ai adhéré au hobby des wargames issus des sombres usines du géant Games Workshop. Longtemps, j’ai entendu dire que l’univers de Warhammer 40000 était riche, varié et inépuisable. Avant de lire l’Ascension d’Horus, j’avais amorcé la découverte en profondeur de cet univers par les jeux de plateaux et le jeu de rôle. Mais malgré cette passion pour l’univers de Games Workshop, la dimension commerciale de l’industrie m’a toujours laissé réticent. Et je dois dire que la lecture des premiers (très mauvais) tomes de la bande dessinée consacrée à l’univers de Warhammer 40000 m’avait, pour un temps, fait fuir tout ce qui touchait de près ou de loin au hobby en dehors de l’excellent jeu de rôle Dark Heresy.

C’était sans connaître Dan Abnett... Jamais je n’ai lu le bolter, l’épée tronçonneuse ou la sauvagerie Blood Angels de manière aussi réelle. J’ai mis du temps à le lire ... et c’était une erreur.

Avant tout, il faut souligner que le récit se savoure vraiment lorsqu’on connaît l’univers de Warhammer 40000. On ne profite pas de toutes les subtilités si on a pas en tête l’image du Gaunt tyranide ou de l’armure de l’Astartes par exemple. Cet univers recèle en fait d’une panoplie d’armes, d’ordres militaires et de races humanoïdes si différentes les unes des autres qu’un lecteur profane pourrait s’y perdre. Bref, l’Hérésie d’Horus est écrite pour les initiés, quoiqu’elle puisse faire office de porte d’entrée dans l’univers pour celui qui ne connaitrait pas le hobby. En effet, l’histoire du maître de guerre est le récit fondateur de la science-fiction sauce Games Workshop.

D’emblée, les fans relèveront qu’on est pas ici au 41ème millénaire, mais 10000 ans plus tôt. La date ayant une influence sur les avancées technologiques des Astartes.

Pour les points positifs, on relèvera qu'Abnett fait la part belle aux personnages. Travaillés à souhait, on est loin du cliché du Space Marine insensible et l'auteur relève le pari de dépeindre des personnages hauts en couleurs, riches d’une personnalité multiple et crédible. Si le caractère de chaque Astartes lui est propre, il demeure toutefois trop peu de 'mésententes' entre les personnages qui, lorsque surgit la colère, parviennent aisément (mais trop vite) à faire taire leur ressentiment. Bizarre, pour des guerriers surentrainés à tuer, ça sonne un peu 'creux'. De plus, bien qu’on soit dans le ‘cercle privé’ des proches d’Horus, ce dernier paraît bien trop accessible pour un maître de guerre, ami de l’Empereur de l’humanité lui-même.

Le grand point négatif du livre réside dans la dimension éphémère de certains passages. En effet, si à certains moments, Abnett prend son temps, il en est d'autres qui ne seront qu’esquissés par l'écrivain (comme l’intéressante idée de la loge ou l’ultime rencontre entre les Astartes et l’Effrayant Sagittaire). Pourtant, l’immense potentiel de certains chapitres auraient pu faire de cet ouvrage un roman encore plus grand. Peut-être la Black Library était-elle désireuse de faire des économies ? Dommage.

Enfin, soulignons que l’Hérésie d’Horus constitue bien la preuve que le Space Marine n’est pas une simple machine à tuer dénuée d’histoire. Abnett nous montre l’étendue de l’historique de Warhammer 40000 et nous rappelle qu’il existe un monde à côté du nôtre, extrêmement vaste...

Pour conclure, on ajoutera que cette série constitue l’ultime source d’inspiration pour tout maître du jeu désireux de s’aventurer dans les arcanes du jeu de rôle « Deathwatch » dans lequel les joueurs incarneront un membre de l’Adeptus Astartes.
Biohazardboy
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le 6 oct. 2013

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D'autres avis sur L'Ascension d'Horus - où sont plantées les graines de l'hérésie

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