Nous sommes au trente et unième millénaire.
L'Humanité est à l'apogée de sa puissance.

Guidés par leur science et leur technologie, les hommes sont autrefois partis explorer le cosmos, peuplant l'immensité de l'espace dix millénaires durant. Mais vint l'époque sombre des tempêtes Warp, des guerres civiles, des belliqueuses menaces extraterrestres, et des pans entiers de l'humanité furent ainsi séparés de la terre mère.

Après cet âge chaotique de la longue nuit, où la Terre fut martyrisée sous le choc de guerres cataclysmiques, se sont levés des héros légendaires amenés à prendre la tête d'une humanité nouvelle.
Galvanisés par l'Empereur, le glorieux seigneur de l'Imperium, la race humaine unifia Terra, son système solaire, puis partit à la reconquête des étoiles.
Ce fut le début de la Grande Croisade.
Ses centaines de flottes sillonnent maintenant la galaxie pour rallier leurs frères perdus, ramenant dans le giron protecteur de l'Imperium des civilisations humaines égarées.
Les xenos et séditieux osant menacer cette entreprise sont annihilés par la colossale machine de guerre impériale; quand ses innombrables armées prennent possession de milliers de mondes, sous la tutelle de la plus grande organisation martiale qui soit.
Parmi les rangs de l'humanité, les plus prestigieux sont les membres de l'Adeptus Astartes, ces invincibles guerriers géno-modifiés qui ne connaissent ni la peur ni la défaite. Menés par leurs Primarques, les parangons génétiques de l'Empereur, mêmes les plus épouvantables menaces du cosmos ploient devant les puissantes légions transhumaines.
Forgé sur un ordre implacable, une justice de fer et pétri de savoir séculier, l'Imperium connait une expansion sans précédent. Alors que ses commémorateurs célèbrent le rayonnement de la Grande Croisade, plus que jamais, l'humanité aspire à régner sur les étoiles.

Mais dans l'ombre de croyances obscures, l'utopie impériale trouvera son adversaire le plus pernicieux.
Quelle voie prendrait le destin, si cette volonté millénaire se voyait atteinte par des forces insondables ?
Jusqu'où irait la fierté séculière, jusqu'où la loyauté des Primarques resterait infaillible ?
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Introduire une critique par un long résumé ne m'est pas familier. C'est dire à quel point l'Hérésie d'Horus est une fresque passionnante, comme saga de science-fiction aux dimensions épiques faramineuses.
Plus qu'un Space Opera parmi tant d'autres, l'univers sombre, sanglant et vaniteux de Warhammer 40k démontre sa singularité par le biais d'un illustre prologue. Un prologue, dix mille ans avant la guerre éternelle, qui se dévoile comme la formidable utopie des hommes pour prendre possession des étoiles.

L'humanité s'estime comme la race supérieure du cosmos, digne de gouverner toute la galaxie, et porte l'illumination de son savoir anthithéiste aux civilisations humaines dispersées. Tous, indéniablement, rejoignent de gré ou de force l'Imperium, dont la soif de conquête n'a d'égal que la mégalomanie. L'homme veut s'emparer du feu prométhéen, et nul sacrifice ne l'empêchera d'atteindre ce but.
Mais ce dogme d'apparence totalitaire n'est qu'à la mesure des terrifiants dangers qui peuplent l'espace, xenos, déviants ou ignobles cauchemars de l'Annihilateur Primordial. L'Imperium impose un ordre draconien, mais agit tout autant comme conquérant que délivreur de mondes.

Ainsi le bien ou le mal n'existent pas, seule la force permet aux races de survivre, protéger leurs semblables et garantir leur domination. La morale et la justice existent parmi les ténèbres de l'espace, elles existent dans l'Imperium, mais ne peuvent coexister longtemps avec l'instinct belliqueux des races du cosmos.
Au sein de cette odyssée anti-manichéenne, où l'Imperium n'est parfois qu'un moindre mal face à une éternité d'abominations, brille une étoile de dévotion et d'héroïsme:
L'Adeptus Astartes, les fraternités de guerriers les plus redoutables du genre humain, qui pourtant mèneront à la perte le rêve de ces derniers.
Ces élites, la quintessence de la technologie génétique humaine, sont devenues des machines de guerre physiques et psychiques tellement élaborées qu'elles ne se contenteront plus, justement, de n'être que des instruments de conquête. C'est ironiquement leur humanité, leur intelligence et leur émotions, qui les feront remettre en cause la souveraineté de l'Empereur.

Le primarque Horus, élevé au rang de maître de guerre, ne sera que la goutte d'eau faisant déborder le vase; lorsque les doutes, la solitude, le fardeau et la colère viendront ternir son allégeance, et celle de ses frères.
Au-delà de cette intrigue de conquête, de tragédie, d'héroïsme et de trahison à l'échelle d'une galaxie entière, c'est toute la place de la foi au sein d'une humanité réunifiée qui se voit débattue. La nature subjective d'une cause juste, d'une tragédie naissante, des limites de la rationalité cartésienne.
Quelles horreurs sommes nous capables d'accomplir devant l'inconnu ?
Jusqu'où une glorieuse cause peut mobiliser notre obéissance aveugle ?

En outre, un autre point fascinant est la grande diversité culturelle de l'univers; où Humains, Space Marines, Eldars, créatures du Chaos, agents de la Cabale… et une myriades d'autres engeances bénéficient tous d'une histoire et d'us originaux.
Et ne serait-ce que parmi les légions d'Astartes: presque toutes ont des mœurs différentes, un idéal propre, et une vision personnelle de la conquête galactique. Parmi les fils de l'Empereur, les plus sages étudient les mystères du cosmos, les plus radicaux écrasent sans pitié, les plus droits défendent les faibles et les plus ambitieux se lancent dans de périlleuses croisades. Ils en deviennent inéluctablement voués à s'affronter, entre frères, dans une galaxie en flammes.

Conclusion:
Batailles épiques, gigantisme des péripéties, complots, action effrénée, démesure des acteurs en présence et mysticisme intelligemment mis en scène. L'Hérésie d'Horus représente la vanité du projet humain, le double tranchant de sa belligérance et de son obstination.
Bien plus d'un abrutissant jeu de guerre pour adolescents , l'univers de Warhammer 40k est d'une complexité surprenante, et aborde nombre de thèmes adultes à la fois vibrants et choquants, en égale mesure:
La décadence n'a d'égale que l'héroïsme, la mégalomanie n'a d'égale que la dévotion extrême.
Le background de ce Space Opera est d'une richesse impressionnante; étayant des dizaines de personnages clés, de races, de planètes et de cultures profondément diversifiées.
Cette critique concerne plus particulièrement "l'Ascension d'Horus", le premier tome de la série; mais se veut également un bref exposé des thèmes passionnants abordés dans la presque trentaine d'ouvrages de la saga. Le tout porté par d'excellentes plumes telles que Graham McNeill ou Dan Abnett, dont la richesse de vocabulaire et le talent narratif font pâlir d'envie bon nombre d'auteurs de fiction.

Une fresque dantesque et poignante.
" LUPERCAL ! "
GeffGrn
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le 29 juil. 2014

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Calme Ignition

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D'autres avis sur L'Ascension d'Horus - où sont plantées les graines de l'hérésie

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