La Belle Sauvage - La Trilogie de la Poussière, tome 1 par ellenbooks

La belle sauvage, ou le pavé qui a réveillé ma tendinite au poignet droit à cause d’un poids défiant toute concurrence. Mais qui dit nombre de pages conséquents, dit histoire de dingue avec maintes péripéties ! La libraire m’avait prévenue lorsque je l’ai pris sur la table que l’histoire mettait du temps à se placer. Effectivement il faut attendre quasiment les deux tiers du livre pour que l’aventure à proprement parler démarre. Auparavant on découvre les personnages, les complots qui les entoures, l’importance de Lyra (alors âgé de seulement quelques mois) et la prophétie la concernant. Il n’y a pas réellement d’action, on a simplement l’impression de lire un conte ordinaire. J’avoue que malgré le style de l’auteur que j’aime toujours autant, très poétique et rusé, je n’arrivais pas à rester dedans. Toutes les vingt pages je me levais pour aller boire un thé, grignoter un biscuit, ranger ma vaisselle … Il n’accrochait pas mon esprit malgré l’enchantement qu’il pouvait procurer.


En revanche une fois l’élément déclencheur apparu, on est happé. Cela débouche également sur une ambiance bien plus sombre, angoissante. Nos deux héros n’ont pas un instant de répit, traqués ils ne peuvent que fuir en regardant par-dessus leur épaule à chaque respiration. Chaque page recèle un événement compromettant pour leur sécurité, leur survie. Déjà un peu en amont du texte on découvre des faits dérangeants et malsains, mais là ce n’est vraiment pas à comparer à un conte de fée pour enfant … Je suis très touché par la cause animale et certains passages m’ont coupé le souffle, j’avais du mal à ne pas détourner les yeux des lignes. Cela ne touche que moi j’imagine mais c’était vraiment perturbant. Je n’ai pas souvenir que Philip PULLMAN était aussi « violent » avec ses personnages de la première saga.


Ils se retrouvent à de nombreuses reprises dans des situations inextricables d’où je ne leur voyais aucune échappatoire. Avec un peu d’imagination, une forte volonté mais avant tout débordant d’amour et de confiance en la justice, ils réussissent à se sortirent de chaque embûche.


Pour revenir sur la plume de l’auteur, comme je le disais je suis toujours enchanté. Il est vraiment doué pour mettre en scène, créer une ambiance, donner un caractère profond à chaque homme ou femme. Les mots qu’il utilise ne sont pas toujours à la portée de tous, j’avoue qu’avoir lu Moby Dick quelques semaines avant m’a beaucoup aidé dans la compréhension de l’univers maritime qui est très présent dans La belle sauvage.


Maintenant que j’ai passé au crible les points positifs, venons-en aux petits détails qui m’ont perturbé dans le dernier tiers de ma lecture. On sait (si on a lu la trilogie A la croisée des mondes) que le monde de Lyra n’est pas celui que nous connaissons, celui dans lequel nous vivons. Il est donc accepté que les sorcières existent, que les ours peuvent parler et porter des armures, ou encore que « la poussière » est une sorte de conscience avec laquelle nous pouvons communiquer à travers un alethiomètre. Nous sommes donc dans un univers purement fantastique où les règles classiques ne s’appliquent pas. Pourtant je n’ai pas compris l’existence du chapitre 21 – L’île enchantée. Chapitre qui implique une fée voleuse de bébé. Il m’a donné l’impression de n’être là que pour rajouter des lignes de mots, un chapitre supplémentaire à l’intrigue sans apporter de plus à l’histoire pour autant. Pareil pour le suivant qui nous emmène dans une sorte de ville dont la population laisse de côté les tristesses et malheurs en oubliant (disons plutôt en occultant) pour ne pas se faire submerger et continuer à vivre heureux dans un « faux » bonheur. Ville dont la porte d’accès est gardé par un Dieu des mers emprunté à la mythologie Grecque … Au final j’imagine que cela trouvera une explication dans les romans suivants, mais actuellement soit ces histoires sont inutiles (quelques péripéties pour allécher le lecteur) soit elles ne sont pas assez approfondies à mon goût. Cela me rappelle un peut l’Histoire sans fin qui regroupe tout un tas de petites aventures, donc à voir si cela s’explique ainsi dans les tomes à venir. Suspens !


Dernier détail que je ne m’explique pas, comment le méchant réussi à les suivre ainsi tout le long du livre, agonisant, estropié, sans bateau pour naviguer, à l’article de la mort, et tout bonnement pour les retrouver toujours sans vraiment d’effort, sans ressentir de fatigue alors que nos deux amis sont littéralement au bord de l’anéantissement pour cause de profonde fatigue. Sans déconner ce type ne doit pas être humain c’est pas possible autrement ! D’accord on apprend qu’il est français donc il doit avoir des gènes de malade, m’enfin cela n’aide pas à me faire saisir comment il peut réaliser toutes ses mauvaises actions.


En somme un bon livre, j’adore le dépaysement total (j’ai été aidé dans mon immersion avec la tempête de malade qui nous est tombé dessus durant cette semaine …) qui nous transporte dans l’autre monde, les personnages sont d’un réalisme bluffant. On sympathise, on s’amuse avec eux, on a peur avec et pour eux. Quelques points qui me laissent dubitative mais qui ne sont qu’une goutte d’eau dans l’immensité du texte.


https://cenquellesalle.wordpress.com/2018/01/22/la-trilogie-de-la-poussiere-t-1-la-belle-sauvage/

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le 11 avr. 2021

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