Lire La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald revient à prendre une pilule de bonne humeur et de romantisme : un fois gobée, la vie se teinte en rose quelques secondes, sourire aux lèvres et oiseaux qui chantent, l'instant d'après l'exaltation repart aussi vite que venue. L'histoire est sympathique, facile, sans prise de tête pour nous lecteurs, mais offre bien des déconvenues à Sara.
Parlons-en de cette pauvre suédoise débarquée à Broken Wheel, le trou du c*l des Etats-Unis, pour y rencontrer sa correspondante Amy, une petite vieille accro aux livres, dont la bonne idée fut de mourir avant l'arrivée de la jeune femme. Elle décide de rester malgré tout, ouvre une librairie, tombe amoureuse, conquiert les habitants de la ville et en devient l'héroïne. À la fin, ils vécurent heureux. Et eurent beaucoup d'enfants ? L'auteure ne le dit pas mais on s'en remettra.
D'une banalité et d'un cliché navrants, le roman, loin de transporter son lecteur, offre une palette de protagonistes caricaturaux à la psychologie aussi profonde qu'une flaque en plein désert, mais qui parviennent tant bien que mal à nous séduire. À l'exception de Sara dont on peine à se sentir proche. L'écriture, bien qu'agréable, manque d'originalité et de relief. Quand au dénouement...on ne peut pas faire plus marshmallow que ça. La maxime « trop beau pour être vrai » semble inventée pour la conclusion de ce récit qui ne nous réserve aucune surprise.
La Bibliothèque des cœurs cabossés me laisse un sentiment mitigé : à défaut de marquer les esprits, ce bouquin procure tout de même du plaisir. Un plaisir superficiel, certes, mais après tout, on n'a jamais dit qu'il fallait être profond et sérieux 24h/24h.
A lire : allongé sur la plage en se faisant rôtir des deux côtés.