Le jeune artiste Jed, fils d'un grand patron d'un cabinet d'architecture, commence sa carrière d'artiste ; la mère du héros a mis fin à ses jours pendant son enfance. La carrière de l'artiste débute par la photographie en passant par la peinture.
Un jour de voyage en Province, il tombe sur une carte routière de la région, dans une station service. Un choc artistique se passe et Jed commence à photographier ces objets courants. Et là, c'est la gloire. Les expositions, la presse, l'argent arrivent dans la vie de ce frêle artiste au père absent par son boulot et absent de l'amour d'une mère. Cette gloire lui permet la réalisation d'une grande exposition où il décide de faire participer Michel Houellebecq pour l'écriture de la préface de son exposition. Jed décide alors la réalisation d'une peinture de l'écrivain pour le remercier. Notre artiste réalise que Michel Houellebecq et lui-même ont quelques points communs, les deux collaborateurs s’isole au fil du temps du reste du monde. Après quelques mois, la préface écrite par l'écrivain et la carrière de Jed est au summum, Michel Houellebecq est retrouvé mort dans sa maison.
Voilà ma première lecture de Michel Houellebecq, je voulais me faire mon propre avis sur ce célèbre et scandaleux écrivain. Après avoir entendu tout et son contraire sur lui, le livre m'a conquit à ma grande surprise. L’ambiance qui en ressort est inédite. Le héros traverse sa gloire avec une indifférence certaine, cherchant plus l’étincelle qui éclairerait sa vie.
De cette atmosphère grisâtre en ressort aussi une ambivalence frappante. Tout au long du livre, tout objet concret ou conception froide et industrielle est mis en valeur par les mots de Houellebecq. Mais tous les objets et les thèmes où émanent une certaine beauté sont obscurcit et rabaissée par les mots de l’auteur, Par exemple, la relation amoureuse de Jed et surtout la relation qu’il entretient avec son père sont catastrophiques alors que les objets industriels comme une simple boulon ou une carte routières sont transformés en œuvres d’art aux yeux du lecteurs. Les passages techniques rythmé aux états d’âme du héros donne corps au livre.
Quelque chose aussi d’inédit que je n’avais jamais lu est la mise en scène de l’écrivain lui-même. Loin de se mettre sur un piédestal, le portrait qu’il se fait de lui-même le rabaisse totalement, et tout y passe : alcool, prostitution, dépression, opinion à propos des médias, mode de vie et vie privée. J’imaginais pendant que je lisais son livre, Michel Houellebecq en train d’écrire certains passages. Quand je lis, j’essaye de comprendre où nous emmène les écrivains et pour quelle raison mais dès l’apparition de l’auteur, cela à chamboulé mes pensées. J’avoue que ce cas là m’échappe un peu. Voulait-il converser avec son personnage ou rendre des comptes avec le monde médiatique et artistique ? Je penche vers cette deuxième hypothèse, rendre son imaginaire réel. Écrire sur d’autres célébrités réelles de Beigbeder en passant par Jean-pierre Pernault est osé mais me plaît. Il inscrit son roman dans le présent et il faut dire que c’est courageux de s’avancer comme il le fait.
Ce livre m’a livré une version sur le monde de l’art que je n’avais pas. Mais les personnes que nous rencontrons durant ce roman, des plus paumés au plus extravertis nous oblige à nous questionner sur autres et avec qui nous vivons et où nous vivions. « La carte et le territoire » se divise en deux. La carte est l’objet par lequel Jed accède à un autre statut social ; le territoire est se qui le raccroche à la réalité des choses, son père absent, son amour chaotique et sa vie vide de liens. Je l’interprète comme cela. Michel Houellebecq se livre peut-être plus que ça en à l’air...