Robin Hobb

J’aime bien la réflexion sur l’écriture que Robin Hobb développe dans cette interview que j’ai lu : l’idée est qu’il faut rédiger personnages et intrigues avec le plus de logique/déterminisme possible, les personnes sont comme ça pour des raisons précises, parce qu’ils sont issus de telle classe sociale et ont été élevés par telles personnes, et l’intrigue ne peut aller que dans un sens parce que les personnages ne peuvent réagir que de cette façon. C’est drôle parce qu’à la fois ses romans traitent de prophéties, de destins, de personnes capables de voir les différents avenirs possibles et d’influer dessus. Les univers de George R. R. Martin et Robin Hobb sont très similaires : un cadre qui évoque l’Europe au moyen-âge, avec une magie et des dragons presque éteints, une cruauté absolue des auteurs envers les personnages (les pires épreuves sont infligées aux protagonistes), des zombies, des personnages qui aiment les bêtes, et beaucoup de personnages sont finalement assez similaires. George R. R. Martin décrit plusieurs points de vue, tandis que Robin Hobb décrit un seul point de vue, mais ils finissent par se multiplier par la suite dans plusieurs de ses livres, et même dans les premiers tomes, il y a quand même ce dédoublement du héros qui, à un âge mûr, raconte sa jeunesse au lecteur. Robin Hobb est plus audacieuse (?) aussi pour ce qui est de personnages LGBT. Il y a un personnage dont le genre et l’orientation sexuelle ne sont pas dévoilés, encore qu’il me semble qu’à un moment, il n’y a plus d'ambiguïté (le héros très macho précise au lecteur qu’il n’éprouve aucune honte à enlacer son ami, pourquoi est-ce qu’il préciserait ça s’il s’agit d’une femme ?) Robin Hobb traite aussi de façon persistante du viol dans une de ses sagas.