D'abord intéressé par le sujet historique, j'ai fini d'être convaincu par le prestigieux nom de l'auteur. Il faut dire que Conan Doyle sait bien vendre sa marchandise : « selon moi La Compagnie Blanche vaut cent fois les histoires de Sherlock Holmes »!!!
Pourtant au grand dam de l'auteur son oeuvre n'est pas franchement passée à la postérité. Le roman prend pour schéma premier celui d'une quête initiatique entreprise par le héros, un jeune aspirant moine, qui va devoir quitter son cocon pour parcourir l'Europe médiévale. Sur sa route il va faire de nombreuses rencontres (à raison d'une personne tous les 3 mètres en exagérant à peine) représentant un vrai panel de la société de l'époque.
Tous ces personnages souvent pittoresques font vraiment le sel de l'aventure, que ce soit le chevalier Don Quichottien en quête de gloire qui défie tout le monde en duel, ou son homologue glouton qui ne pense qu'à se remplir la panse quelque soit la situation. Le ton du livre est donc plutôt léger et même les barbaries moyenâgeuses sont passées au prisme de l'état d'esprit joyeux et flegmatique des personnages.
Pour un lecteur Français c'est assez ironique d'assister à la guerre de cent ans du point de vue anglais, Conan Doyle n'est pas un chauviniste et même si les anglais ont le beau rôle tous les partis sont mis en valeur. On relève quelques approximations géo-historiques et des anachronismes de vocabulaire (kilomètres) mais rien de trop dérangeant. On a affaire à un roman chevaleresque et non à une chronique historique de référence, nul doute que les compagnies de mercenaires de l'époque étaient loin d'être romanesques.
La fameuse compagnie blanche n'arrive sur le devant de la scène que tardivement, dans le dernier quart du livre. Mais toutes les aventures antérieures relatées dans le style riche et poignant de l'auteur valent bien cette attente. Le roman avait d'ailleurs été publié en feuilleton à l'origine et la régularité des péripéties en témoigne.