Un début excellent pour une série qui l'est de moins en moins.
Dans ce premier volume, Glen Cook nous pose un univers, des personnages, un intrigue qui, sans être originaux à 100%, sont fouillés, intéressants, et très bien traités.
La comparaison souvent évoquée avec Sergio Leone et sa version du western sont peut-être un brin exagérés, car nombre d'archétypes de la fantasy dont on aurait pu se passer reviennent chez Cook: le méchant qui menace de détruire le monde (pour simplifier), les sorciers redoutables, et autres animaux-garous.
Mais Glen Cook sait faire ce que j'aime dans la fantasy: non pas un renouveau complet, cela je ne l'espère quasiment plus, mais la faculté de savoir transcender les clichés, de savoir les assumer et de leur donner une nouvelle dimension. Ainsi il fait de sa Compagnie Noire un groupe de personnages humains, dépravés, soiffards, violents mais malgré tout attachants et sympathiques. Mention spéciale pour Corbeau, le héros mystérieux et ténébreux type, et pourtant si spécial, qui sait se rendre plus intéressant à chaque chapitre, et blâme pour la Dame, qui elle ne fera que se tête-à-claquiser un peu plus.
Ce n'est quand même pas le meilleur tome des trois "Livres du Nord", mais c'est un très bon commencement qui donne très envie de lire une suite, alors que cette aventure pourrait s'arrêter, même si cela constituerait une conclusion ouverte.
La Compagnie Noire mérite sa réputation de blockbuster, pour ses bons comme pour ses mauvais côtés, et ouvre une vois pavée d'argent pour son successeur, "Le Château Noir", qui est un véritable chef-d'œuvre, alors que le dernier est beaucoup moins alléchant et décevra beaucoup plus les lecteurs.