Une conclusion épique et magistrale

Voici venu le temps de la fin de la Saga du Sorceleur. C'est avec amertume que l'on referme ce dernier tome, contraint de dire adieu à tous ces personnages, à cette mythologie, à ce monde plus tangible que tangible, aux mauvais tours du destin et aux moins mauvais, à la fatalité...
J'écris ici une critique de la saga dans son ensemble.

Avec un style changeant et dynamique, la lecture se renouvelle constamment, profitant de différents points de vue de différentes périodes. Et le tout reste cohérent de bout en bout. Pourtant cela dût être une tache bien difficile. En effet, au sein de ce monde aux frontières qui évoluent sans cesse, on retrouve des intrigues entremêlées passionnantes qui n'en finissent plus, constituées d'un nombre incalculable de participants aux destins se croisant ou se dérobant, avec toujours de grands revirements ou de complots sous-jacents...

A chaque lecture, on se retrouve totalement plongés dans ce monde incroyablement riche. On se retrouve plongés dans ces combats intenses, qu'ils soient verbaux, physiques, géopolitiques, ou les trois à la fois. On se retrouve plongés dans ces histoires d'amour, de haine, de vengeance, de pardon, de destinée, de conquête... On se retrouve plongés dans une dimension si différente et pourtant si proche.

La fin justifie-t-elle les moyens ? Ce genre de questionnement, pouvant sembler classique, est amené avec subtilité et ne cesse de nous torturer. Y a-t-il un moindre mal ? Un meilleur choix ? Un choix ? Pour qui ? On ne finit pas une page qu’on veut déjà éventrer la suivante.

L'épée est à double tranchant, on aura toujours besoin d'un sorceleur au mauvais endroit au mauvais moment.

Que le Grand Soleil illumine une telle œuvre de sa gloire. Mort au Nilfgaard.