Quel ouvrage surprenant que cette Ferme des animaux, qui nous raconte la Révolution Russe et le stalinisme à travers les animaux d’une ferme qui se révoltent contre le fermier. Tous les participants sont là : le fermier Jones (les Romanov), Boule-de-Neige (Trosky), Napoléon (Staline), Sage l’Ancien (Marx), Malabar (le stakhanovisme), Brille-Babille (la Pravda), les chiens (la police secrète), Moïse (la religion)… Tous vont vivre l’Histoire, avec ses trahisons, ses menaces et le détournement de son message originel ( « Quatrepattes, oui ! Deuxpattes, mieux ! », « Tous les animaux sont égaux, mais certains plus que d’autres ») au profit des cochons bolchéviques.
L’auteur, qui s’incarne dans l’âne Benjamin, critique la tournure que prenne les choses et la perte des valeurs ayant fondées cette Révolution. Ainsi, à la fin du roman, plus rien ne permet de distinguer les cochons des hommes, les communistes des capitalistes.
Ce roman pourrait être amusant, s’il ne retranscrivait pas exactement l’Histoire. Et c’est ce qui permet de ne jamais se laisser entrainer par les facéties de ces animaux : on sait bien que cela se terminera en drame. La Ferme des Animaux est à mon sens un excellent roman pour qui voudrait approcher cette période de l’Histoire sous un autre angle.