Je lis peu, je n'ai donc que rarement des a priori. Même pour un gars comme Musso. Alors quand on me conseille, que j'ai le temps et l'envie, il m'arrive de lire.
Là, c'est une collègue qui m'a conseillé ce bouquin, parce que "Guillaume Musso écrit très bien et que l'histoire se dévore".

Bon.

Le premier truc qui choque un peu en débutant ce bouquin, c'est qu'on a le violent doute que le brouillon a été rédigé au Crayola. Loin de moi l'envie de me jeter des roses, mais Musso a le niveau d'écriture que j'avais au lycée. C'est-à-dire naïf, puérile, bombardé de clichés et jalonné de tics. Par exemple, quoi de plus simpliste que de souligner un nom commun en lui collant non pas un mais deux épithètes ? Musso se vautre allègrement dans cette construction littéraire, jusqu'à l'orgie. La lune est ronde et belle, son regard doux et rassurant....et mon ennui profond et suicidaire.
Bon ce n'est qu'un détail, en plus j'utililse moi-même régulièrement les deux épithètes, sauf que moi je ne suis pas écrivain à succès avec sept romans à mon actif. Il serait peut-être temps de nourrir son style.

De toute façon, le reste est de même acabit. Utilisons donc des gros mots : c'est po-pu-laire. Autrement appelé "ça se lit facilement". En plus même pas, car il m'a fallu des semaines pour arriver au bout. Car oui, j'ai voulu tenir, appâtée par un quatrième de couverture annonçant une fin surprenante. Je suis plus fière d'avoir tenue jusqu'à la 475ème pages que "surprise" par cette fin somme toute clichée au possible.

Seule une partie de l'histoire a su susciter un regain d'intérêt chez moi, mais plus lié à l'idée développée qu'à sa forme. Musso n'est donc pour moi pas un bon écrivain, tout au plus puis-je le qualifier de bon narrateur. Heureusement, j'alternais parfois ma lecture avec Zweig et "La confusion des sentiments".

Bon, je suis beaucoup moins péremptoire en littérature qu'en cinéma donc je ne suis guère du genre à descendre un bouquin, car je sais que parvenir à pondre un roman, même mauvais, ne doit pas être une mince affaire (bon en cinéma aussi, mais il y a quand même de grosses merdes). Je lui concède donc un 4/10, qui aurait tout aussi bien pu être un 3. Au fond, c'est tout de même populaire et ça se lit facilement, et il en faut sans doute des livres comme ça. [
Même si maintenant je pense retourner du côté de chez Zweig...

[EDIT : Finalement j'ai été convaincue par Permafrost et je mets 3/10. Quand c'est mauvais, c'est mauvais après tout...]
Before-Sunrise
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le 11 juin 2012

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