Tristan est Iseut, c'est un peu la base des romans d'amour, avec tout le côté Moyen âge, amour courtois, sens de l'honneur, filtres magiques, combats, serments, amour contrarié, bref c'est un concentré d'un peu tout ce qu'on veut. On comprend qu'avec un tel bagage, cette légende ait fait l'objet plusieurs récits ou adaptations, et est toujours intéressante à revisiter.

Ici on nous propose un angle original: celui du perdant de l'histoire.
Après tout c'est vrai qu'on a l'habitude de voir les belles histoires d'amour du côté des amants, qui ne finissent pas toujours bien mais ont au moins le réconfort de s'aimer.
Alors que pendant ce temps là, au même endroit, le pauvre roi Marc rumine sur sa double cocufiction: trahi par sa femme et par son fidèle (hem) neveu.

Il prend tout ça comment le petit père?

Ben pas très bien: il est marié à une superbe femme mais il dort à côté d'un congélateur (avant l'apparition de l'électricité ça n'a que peu d'utilité)
Il fait semblant de ne pas entendre les moqueries et de rester le roi digne qui porte allégrement ses cornes.
Non vraiment rien à redire, c'est une super idée de tout reprendre de son point de vue.
D'ailleurs tout est vu à travers les mots de Marc lui même puisqu'il nous confie ses états d'âme, un peu comme si l'on lisait ses confessions intimes (dédicace à une célèbre émission)

Le hic, c'est que tout ça est bien lourd.
C'est raconté d'une façon monocorde voulant sans doute rappeler qu'on est au moyen-âge, et que le roi Marc ne peut se permettre un "tain vasy comment elle me saoule l'aut' là, j'demande le divorce"
Mais sans tomber dans le "trop moderne", il y avait sans doute moyen de rendre tout ça plus fluide, plus vivant, et moins répétitif.
Non seulement Marc rumine sa rancoeur pendant tout le livre, mais en plus il tourne en rond.
Pourtant on sent le potentiel du livre: on comprend bien ce que l'auteur a essayé de dire, mais le style gâche tout.
Au final, ce qui pouvait apparaitre comme une bonne idée trouve ses limites des les 30 premières pages, et on est content que le livre n'en compte que 200 (en format poche, en plus c'est écrit assez gros), et se lise vite, sans ça il aurait rejoint l'impressionnante pile de mes "lectures avortées".
iori
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2013 et des papelards

Créée

le 18 mars 2013

Critique lue 312 fois

iori

Écrit par

Critique lue 312 fois

Du même critique

Adults in the Room
iori
8

La dette qui avait trop de Grèce (ou l’inverse)

Voici un film qui illustre parfaitement une certaine idée du cinéma, celle qui permet à des orfèvres de s’emparer de sujets politiques difficiles, abscons et d’en donner une interprétation qui permet...

Par

le 24 oct. 2019

31 j'aime

Jalouse
iori
7

Le cas-Viard

Comme quoi c’est possible de faire une comédie qui force le trait sans tomber dans la danyboonite aigüe (une maladie de la même famille que la kev'adamsite ou la franckdubosquite). Karine Viard...

Par

le 14 sept. 2017

27 j'aime

9

Les Cowboys
iori
8

Kelly watch the stars

François Damiens dans un film qui s’intitule “les cowboys”, où il incarne un père de famille fan de country dans les années 90. Voilà une base qui donne envie. Envie de fuir bien loin. Sauf que ça se...

Par

le 18 nov. 2015

24 j'aime

7