Sartre... c'est un nom qui revient souvent lorsque votre professeur ou « le littéraire » commence à vous parlez de philosophie. La seule chose que je savais lorsque j'ai pour la première fois, enfant, entendu ce nom est cette phrase abscons « L'enfer c'est les autres » (tout le monde s'entête à dire que cette citation signale que les autres peuvent nous empoisonner la vie avec le jugement qu'ils peuvent apposer sur autrui malgré la rectification de son auteur ¹). Je ne sais pas pourquoi jusqu'à maintenant je me retenais de le lire, ne trouvant point intérêt à cet homme qui ne me disait rien, après lecture de La Nausée, je me demande si la lecture a été instructif et si la page Wikipedia sur l’existentialisme se suffisait à elle-même.
Le roman de Jean-Paul nous permet de lire le journal intime d'Antoine Roquentin qui n'a de cesse de raconter sa vie monotone et sans couleur, la vie n'étant pas facile à vivre pour notre poil de carotte, aucun fil directeur dans ce roman et aucune intrigue particulière est mise en place (j'imagine que c'était pour représenter le « néant » du personnage principal ?), ce qui laisse le lecteur peu captif. Lorsque Sartre nous fait pas de la phénoménologie, il s'amuse à décrire le ressenti du personnage par rapport à une feuille, une rue, un individu, un arbre le tout dans un style terre-à-terre. Une fois que Sartre engage notre personnage à une discussion, on a droit à un échange sans grand intérêt ou à de la philosophie de comptoir, il ne s'agit pas plus d'un roman d'apprentissage parce que jamais le personnage possède un quelconque développement, ce dernier est désespéré, indifférent à tout ce qui l'entoure, trop entiché à son passé, le pinacle revient à son « amie » Anny, femme arrogante se souciant que d'elle-même, difficile de s'identifier ou de s'attacher à un personnage dans ce livre.
Le problème principal avec cette œuvre c'est qu'on lit 250 pages bien trop vide, l'auteur n'a rien à nous dire si ce n'est parler d'idées bien peu savante de temps à autres. C'est à se demander si ce n'est pas plus pour sa bonne réputation dans les places publiques de Paris ( et qu'il soit le compagnon de Simone de Beauvoir ? Ou encore qu'il fut un symbole de la gauche ?) que pour ses travaux que notre homme est connu chez nous autres mortels, de quoi se dire que sa photo sur sa page Senscritique est pertinente pour montrer le petit rigolo qu'il est, enfin par honnêteté envers mes lecteurs je n'ai lu qu'entièrement La Nausée et fait bien peu de cas de son théâtre (je devrais peut-être lire un autre livre de lui, par exemple l’existentialisme est un humainsme, peut-être que j'y porterais un autre regard), si tout ce que comporte La Nausée représente la philosophie de Sartre (en comptant Wikipédia comme ressource), je m'en passerais bien. A côté (malgré que je ne suis pas une lanterne dans le domaine), je préfère un Hermann Hesse, une Beauvoir, un Zweig, un Kafka ou un Nietzsche ² pour parler de l'homme et de son rapport au monde et à la société, ces gens-là ont un style bien défini (je conviens que le dernier est plus un philosophe) et ont un message bien plus consistant à nous faire passer. En gros, l'histoire peut se résumer ainsi : Roquentin ressent un vide intérieur et ce n'est qu'à la fin du roman qu'il se sent « exister », redonnant de la vigueur à sa vie.
J'imagine bien qu'on se posera la question de mon « 6 » au vu de l'écrit de ma critique mais enfin derrière le jugement négatif que je porte, je ne fais pas non plus de ce livre une catastrophe, bon bien sûr on peut bien se dire que je le fais en comparaison à d'autres livres qui font bien pire mais toujours est-il que malgré tout je me refuse à moi-même de baisser plus bas la note, en vérité ce livre est pour moi la représentation de l'ennui, de toute manière cette évaluation numérique n'est pas la chose la plus importante lorsqu'il est question de culture. Pour finir je pense que vous n'avez rien à perdre à juger par vous-même ce que peut représenter à votre sens ce livre et l'auteur.
Notes :
Explication de cette phrase par J.-P. Sartre
Si vous voulez vous attaquez à Nietzsche, je recommande de commencer par Le Gai Savoir, même si quelque part il est préférable d'avoir des notions en philosophie et des connaissances historiques (Nietzsche parlant beaucoup de l'Europe de son époque dans ses aphorismes).