Origines :


Olivia Chevalier-Chandeigne est docteur en philosophie, spécialisée en théorie de la connaissance et professeur de philosophie et de culture générale.


Passionnée par la science-fiction et le cinéma d’horreur, Olivia Chevalier-Chandeigne sort son premier livre le 25 Mars 2014 chez l’éditeur Ellipses.


Nommé ‘’La philosophie du cinéma d’horreur Effroi, éthique et beauté’’, son livre a pour but de donner sa réflexion sur ce genre de cinéma.


Selon Olivia Chevalier-Chandeigne, ce genre de cinéma est assez méprisé par des critiques, pour elle, ce mépris est injuste à ses yeux, elle a profitée de l’existence de la collection « Culture Pop » pour tenter de montrer que le cinéma d’horreur constituait un support de réflexion sur des thématiques essentielles, notamment celle du mal.


Critique :


Pourquoi regardons-nous des films d’horreurs ?


Dans la langue française, le mot horreur a plusieurs synonymes comme répulsion, dégoût et frayeur.


Voilà, avec ces 3 mots basiques, on a une réponse, mais est-ce vraiment la seule pour cette question?


Autre question, depuis quand l’horreur fascine le public ?


Selon les analyses d’Olivia Chevalier-Chandeigne, les origines de l’horreur viennent des œuvres d’art comme la peinture, exemple retable d’Issenheim ou les amants trépassés.


Et dans l’art de la littérature, on peut découvrir l’horreur dans les contes des Frères Grimm.


Pour certaines personnes, l’horreur peut être utilisée pour faire tenir les enfants à carreau, mais pour d’autres, ce n’est qu’une simple vulgarité sans profondeur.


A ces époques, l’horreur ne faisait pas l’unanimité dans certains pays, mais ça n’empêchait pas des artistes de se lancer dans ce domaine.


Dans les années 1920, le cinéma allemand donne officiellement la naissance du cinéma d’horreur grâce à ‘’Nosferatu’’ de Friedrich Wilhelm Murnau.


Certes, le bon terme pour ce film n’est pas horreur, mais épouvante et ses thématiques sont la mort, le mal et la peur.


Un film comme ‘’La nuit des morts-vivants’’ de George Andrew Romero est considéré comme un film horreur, parce que ses thématiques sont le sang, les corps mutilés et la violence.


Le ton de ces films se prenaient au premier degré, mais dans les années 1990, Wes Craven sort ‘’Scream’’, un film d’horreur qui parodie les codes de ce genre de cinéma et qui donne un ton plus comique.


Et dans les années 2000, des films comme ‘’Hostel’’ d’Eli Roth et ‘’Saw’’ de James Wan voient le jour et donnent une évolution importante sur la violence extrême, la destruction du corps et la souffrance des autres.


Dans cet ordre chronique, on a des réponses à la première question, le mal, le sang, la destruction du corps, le ton du film, la violence et la souffrance des autres.


Est-ce suffisant comme réponses ? Creusons en profondeur !


Le mal est l’un des sujets le plus important dans le cinéma d’horreur.


Où que vous soyez, vous n’êtes pas en sécurité, le mal est partout, on le trouve dans les forêts, dans les déserts, dans l’espace, dans les montagnes, dans les océans, dans les villes, dans les compagnes, dans les réseaux sociaux et même chez soi.


Le mal est représenté sur plusieurs apparences et il est responsable de la destruction du corps, on a les virus ‘’Rec’’, les monstres classiques comme le vampire, le loup-garou ou le zombie, les monstres purs ‘’The Descent’’ ou ‘’Jeeper Creepers’’, les monstres à la nature humaine ‘’La colline à des yeux’’ et les tueurs en série ‘’Halloween’’ et ‘’Funny Games’’.


Là où il y a un monstre (de nature dangereuse), il y aura forcement du sang.


Le sang est un liquide biologique très important pour la vie d’un humain et sa couleur rouge est utilisée pour créer le malaise et la peur chez le spectateur.


Dans la période du cinéma noir-et-blanc, la qualité du sang n’était pas descriptive, passé par la couleur, le sang était éclatant, puis sombre et enfin pour certains films, il est utilisé par l’image de synthèse, voire même la 3D.


Le sang n’est pas très hygiénique, surtout quand on se trouve dans des lieux où la saleté est présente, mais des réalisateurs comme Dario Argento utilisent le sang comme esthétique ‘’Suspiria ‘’.


Parmi les plus vieux films en couleur, on trouve la saleté dans des films a petit budget comme ‘’Massacre à la tronçonneuse’’ de Tobe Hooper, ‘’La Dernière Maison sur la gauche’’ de Wes Craven, ‘’Evil Dead’’ de Sam Raimi, ‘’Braindead’’ de Peter Jackson et malgré les années qui ont passé, la crasse reste une référence dans le cinéma d’horreur, exemple ‘’Evil Dead’’ de Fede Alvarez.


Autre référence, la mise-en-scène joue un rôle important dans ce genre de cinéma, certains réalisateurs montrent directement l’horreur et la violence grâce aux champs comme ‘’Rec’’, mais pour d’autres, ils utilisent le hors-champs pour laisser le spectateur imaginer la scène d’une façon effrayante comme ‘’Le projet Blair Witch’’.


Malgré que le hors-champs ne plaise pas à tous, le mal est plus effrayant quand on n’a pas la moindre idée de son apparence.


Les histoires de ces films possèdent un message, dans le premier film de George Andrew Romero, il parle de discrimination ; ‘’Eden Lake’’ de James Watkins, il parle de marginal ; dans ‘’Funny Games’’ ou ‘’Hostel’’, ils parlent de consommation ; ‘’28 jours plus tard’’ de Danny Boyle, il parle de la méfiance vis-à-vis de la science ; ‘’Evil Dead’’ ou ‘’La colline à des yeux’’, ils parlent d’écologie ; ‘’Cube’’ de Vincenzo Natali, il parle de société.


Comme disait Inthepanda : ''le cinéma est politique'', les messages de ces films d’horreur sont politiques, ils montrent le reflet des humains et en particulier, son mauvais côté.


Si on reprend le cas de ‘’Funny Games’’ et de ‘’Hostel’’, malgré une qualité différente de chaque films, ils ont un message en commun, la consommation.


Le mal s’amuse à torturer physiquement et mentalement ses victimes jusqu’à la corde et quand le mal en a fini, il se trouve une nouvelle victime, le corps humain est devenu un jouet pour le mal.


La valeur de la vie humaine n’a pas de sens pour le mal et d’une manière générale, le mal s’en prend gratuitement à ses victimes, l’exception à cette règle vient de ‘’The Devil's Rejects’’ de Rob Zombie.


Qu’est-ce que l’homme est mauvais par nature ?


De mon côté, je pense que l’homme est plus mauvais que bon, mais j’ai une hypothèse sur la nature de l’homme.


En chacun de nous, nous avons tous un monstre dans la tête, pour certains, le monstre est déjà réveillé et pour d’autres, il est endormi.


Le monstre endormi peut se réveiller par la jalousie, la vengeance, la peur ou la haine.


Quand on visionne ‘’Scream’’ de Wes Craven, on apprend que les films d’horreur ne créent pas les psychopathes, ils les rendent plus créatifs.


Dans la politique du 3ème Reich, Hitler a trouvé un moyen de réveiller le monstre dans chaque citoyen allemand, c’est de créer la peur et la haine et faire de ses hommes, des machines à tuer.


Pour répondre enfin à la première question, nous regardons des films d’horreur pour leurs messages, pour prendre du plaisir à voir souffrir l’autre et surtout, pour voir le monstre qui est en nous, le mal.


Le cinéma d’horreur peut donner des réponses sur la nature du mal et sur ses conséquences.


Voilà le sujet du livre d’Olivia Chevalier-Chandeigne, les thématiques du mal dans le cinéma d’horreur qui fait reflet sur notre monde.


Verdict :


Le livre d’Olivia Chevalier-Chandeigne n’est pas une encyclopédie sur le cinéma d’horreur, mais une réflexion sur le mal dans ce genre de cinéma.


Pour ceux qui ont de l’expérience dans le cinéma d’horreur, les recherches et les analyses de cette femme ne nous apprend pas grand-chose de nouveau.


Son petit livre à elle ne montre pas tous les films d’horreur et il cible des débutants ou des gens hermétiques à ce genre de cinéma.


Mais, ce genre de livre est un petit rappel sur les thématiques du cinéma d’horreur, il m’a fait découvrir quelques films que je ne connaissais pas et sa réflexion sur le mal reste intéressante à analyser.


L’humain a un monstre en lui et c’est limite une obligation de se rappeler de ça.

Sachadu54
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le 4 janv. 2021

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