Aussi puissant que le film

J'ai, comme beaucoup de cinéphiles, aimé l'adaptation de Franklin J. Schaffner de cette Planète des Singes. Il m'a quand même fallu du temps pour que je décide de m'attaquer au roman de Pierre Boulle. Pour une fois, un écrivain français se distinguait à l'époque dans les romans de science-fiction où il me semble (je peux me tromper) que le place était rude pour se faire un nom dans un genre qui n'étais pas aussi représenté que d'autres en France.

Après un long voyage, trois hommes arrivent sur une planète qui ressemble étrangement à notre planète Terre. Celle-ci est dominée par les singes là où les hommes sont de simples animaux réduits à être chassés pour le plaisir, à être capturé et à subir diverses expériences.

Pour ceux qui ont vu le film, le pitch est évidemment connu. Ce qui reste amusant c'est de se souvenir des différences ou de découvrir que Boulle ou l'adaptation cinématographique choisissent une façon totalement différente de faire comprendre au héros que cette planète est la Terre. Les deux façons n'en demeurent pas moins puissantes et fortes.

Ce que le héros découvre à travers cette population de singes évolué, c'est leurs différences physiques mais aussi toutes les similitudes. Les singes ne demeurent qu'un miroir de ce que l'être humain est. L'occasion au fond de prendre conscience que nous sommes passés par les mêmes actes de torture au nom de la science, par exemple. C'est évidemment encore plus dur pour le héros puisqu'il s'agit de semblables.

Boulle offre un roman assez puissant que pour convaincre. L'écriture est très agréable à lire. Quelques défauts demeurent toutefois, comme le fait que le héros pense vraiment atterrir sur une autre planète là où il me semble que c'est clairement la Terre qui est expliquée (à moins que Boulle ne veuille nous faire douter, mais il nous convainc tellement bien que Soror est la Terre), notamment sur les dernières pages.

Mais rien de bien grave puisque la force du propos ne demeure pas vraiment là.