La Reine dans le palais des courants d'air par Diothyme

Avertissement : Ne pas lire le résumé si vous n'avez pas lu les deux premiers tomes, à moins que vous n'ayez pas l'intention de les lire.

Il nous faut revenir sur la fin du deuxième tome dont le troisième tire ses conséquences naturelles. Lisbeth, l'héroïne rebelle a traqué son père, ex-espion russe protégé par les services secrets suédois, pour se venger de ce qu'il lui a fait subir à elle et à sa mère. Notamment de l'avoir faite interner de force pendant des années après qu'elle ait attenté à sa vie avec un cocktail molotov à treize ans, révoltée des violences de l'homme contre sa génitrice. Arrivée dans le repaire des malfrats, elle est cueillie par son demi-frère, un géant insensible à la douleur, mouillé dans des affaires de trafic de femmes, qui a assassiné un journaliste de Millénium ainsi que sa compagne dans le tome 2. La jeune femme prend trois balles, l'une dans la hanche, l'autre dans l'épaule, et la troisième dans la tête. Et tel Caïn, son agresseur l'enterre derrière la demeure. Mais, bien que frêle, Lisbeth a des ressources insoupçonnées, elle parvient à sortir de la tombe, à immobiliser son frère, et à défigurer Zalachenko, son père, d'un coup de hache dans le visage, jusqu'à ce que Mickaël Blomkvist arrive pour la sauver in extremis. Elle est transportée aux urgences, et c'est à l'hôpital que commence le dernier opus de Millénium. La balle logée dans le cerveau de l'héroïne est enlevée sans lui laisser aucune séquelle, mais il va lui falloir du temps pour se remettre de ses blessures, et comble d'horreur, elle apprend qu'à une chambre d'écart se trouve Zalachenko, et qu'il compte porter plainte contre elle pour tentative de meurtre. La police a laissé filer le géant qui dans sa fuite a tué deux agents, un mandat international a été lancé contre lui. Dans leurs chambres aseptisées, Lisbeth et son père réapprennent à marcher et se guettent, chacun rêvant de mettre fin à la vie de l'autre, essayant de trouver en chaque objet du quotidien des armes de défense éventuelles. Blomkvist est arrêté par un policier trop zélé pour possession d'armes, quand il lui remet le revolver que son amie a volé aux bandits. De son côté, Erika Berger, maîtresse occasionnelle de Mickaël, et ex directrice de Millénium est engagée dans un journal plutôt vieux jeu, SMP, comme rédactrice en chef, et n'ose rien dire à ses collègues tant qu'elle n'a pas mis au courant son amant et collègue. De lourds dilemmes se préparent sur fond de complot national, les journalistes justiciers de Millénium et la punkette surdouée sauront-ils encore déjouer les méchants qui leur en veulent? (oh la la.. on se le demande..)

Qui l'aurait cru, le tome trois est encore plus mauvais que le second, en comparaison j'en arrive même à trouver le tout premier bon. Il ne se passe rien pendant les 150 premières pages, où Lisbeth est à l'hôpital et où l'on nous fait une sorte d'arbre généalogique des services secrets qui auraient protégé Zalachenko. Si ça avait été historique et réel ça aurait été intéressant, mais un tel luxe de détail pour une fiction, c'est juste vraiment très ennuyeux. De plus, l'auteur nous présente une profusion de personnages, qui ne servent totalement à rien, qui apparaissent, puis disparaissent sans apporter quoi que ce soir à l'intrigue. Le seul personnage ayant du potentiel, le demi frère, Ronald Niedermann, psychotique, insensible à la douleur, dont la naissance, serait la résultante d'expérience génétiques (sous-entendu dans le tome 2), il n'est donc pas du tout exploité et connait même un sort injuste, bien qu'ayant fait beaucoup de mal, étant donné qu'il n'est pas mentalement responsable de ses actes il ne mérite pas le sort qui lui est réservé. D'autant plus que la moitié du roman parle du bien fondé d'un nouvel internement de Lisbeth, à savoir si elle est psychiquement déficiente ou non. Les personnages sont comme d'habitude, sans nuances, on peut clairement les cataloguer dans deux cases les "gentils" et les "méchants", ceux-ci, pour ne rien gâcher ne sont pas très brillants, les agents secrets qui ont réussi à cacher un agent russe pendant 40 ans, se font avoir par les stratagèmes des journalistes de Millénium, désolée si ça me semble un peu gros. Et le personnage de Mickaël Blomkvist m'insupporte encore plus que dans les autres tomes, on voit bien que Stieg Larsson, se fantasme en journaliste beau gosse, collectionnant les aventures, faisant craquer même Lisbeth, qui pendant ses heures perdues déjoue des complots, défend les droits des femmes et des enfants. Le seul point intéressant sont les petits points culture sur les femmes guerrières et les amazones en début de chapitre. ouf. J'en arrive à me demander si le succès de certains livres (comme je l'ai écrit dans Le jeu de l'ange) n'est pas une sorte de pitié pour des pays dont la littérature n'est pas très représentée, où l'on va prendre un livre au hasard et le porter au nues. Peut-être est-ce la mort de l'auteur, d'une crise cardiaque juste après avoir porté le dernier tome à son éditeur qui l'a fait connaitre, je n'en sais rien, c'est un mystère. Le seul conseil que je donnerai, si vous êtes passé à côté de la trilogie Millénium et de son foin médiatique, tant mieux pour vous, il y a tellement d'autres livres à lire.
Diothyme
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le 21 févr. 2011

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