Katniss : lorsque la fille du feu s'étouffe

J'ai beaucoup aimé le personnage de Katniss pour une raison : elle n'est pas parfaite. Jamais, du début à la fin de la saga, elle n'est sûre de ce qu'elle veut. Plutôt Gale ? Plutôt Peeta ? Plutôt se battre ? Plutôt abandonner ?
Habitués à des héros bien plus sûrs d'eux, certains d'où ils viennent et de la direction dans laquelle ils vont, on peut être surpris par cette héroïne indécise, imparfaite, qui nous agace même parfois par ses doutes. Mais au final, ça nous marque. Parce-que pour une fois, ce personnage serait presque réel. Parce-que pour une fois, le héros que nous présente l'auteure n'est pas surhumain. Katniss est juste humaine. Une adolescente détruite par tout ce qu'elle vit. On ne peut alors pas lui en vouloir, à la fin, d'abandonner, de cesser de se battre, de sombrer dans une sorte de passivité sous morphine, puis de retrouver sa rage, et enfin de tuer contre toute attente non pas Snow mais la Présidente Coin, comme vengeance du meurtre de sa sœur. Et après cette ultime action, de tomber à genoux. Elle veut juste oublier. Etre avec Peeta et oublier. Essayer de se reconstruire et oublier. Beaucoup de mes amis disent qu'ils trouvent la fin de la série assez moyenne. Je ne suis pas d'accord, moi je la trouve géniale, au contraire, géniale par son réalisme. Comment peut-on se permettre de critiquer Katniss et son lâcher-prise ? Qu'aurait-on fait à sa place ? J'aime cette fille indécise. J'aime ce personnage incomplet, avec ses défauts, sa force au début bien sûr, mais aussi sa lâcheté durement gagnée. On ferme le livre sur un personnage faible, et égoïste. Mais finalement juste humain. Elle en a le droit, et on se sent bien plus proche d'elle ainsi. Parce-que toutes les histoires ne se finissent pas toujours complètement bien.